Brahim Bouchelaghem, danseur autodidacte, propose son œuvre « El firak », (La séparation), le 19 septembre à l'Institut français d'Alger, et revisite l'histoire de la danse hip hop et ses techniques sous forme de lecture démonstration, en s'appuyant sur son expérience personnelle. Après « Zahrbat », hommage émouvant d'un fils à un père parti trop tôt, il poursuit sur un thème qui lui tient à cœur, celui de la séparation. C'est un séjour en Palestine avec la compagnie « Accrorap » qui lui a donné envie de témoigner de l'absurdité humaine générée par le mur de la séparation entre Israël et la Cisjordanie. « El Firak » ne traite pas tant de cette guerre que de toutes les déchirures liées aux conflits et à leurs décisions politiques arbitraires. « El Firak » évoque aussi l'attente, la distance. Les pièces de Brahim Bouchelaghem tirent leur substance d'expériences personnelles marquantes qu'il sait transposer sur scène avec beaucoup de poésie et de générosité. La danse exprime à fleur de peau la souffrance humaine et l'incompréhension face à une situation tragique. La virtuosité s'efface derrière l'interprétation sensible et engagée. Avec Brahim Bouchelaghem, la gestuelle émanant du hip hop est porteuse d'histoires. Brahim Bouchelaghem n'a que 12 ans lorsqu'il découvre, comme de nombreux jeunes, l'émission de « Sydney H.I.P H.O.P ». Un studio, décoré de graffitis, un DJ (Franck II Louise) aux platines, Sidney donne sa « leçon », entrecoupée de ces images de New York avec ses groupes mythiques comme le « Rock Steady Crew » ou le « New Yord City Breaker », ou le premier groupe parisien « Paris City Breaker ».