Dans le cadre de la stratégie visant à régler « définitivement » la question de la rébellion au Nord, le nouveau président malien, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), a annoncé, lundi, l'organisation d'assises nationales dans cette partie du pays. « Dans les jours à venir, nous engagerons sans tarder des actions en vue d'organiser les assises nationales du Nord, qui permettront (...) de forger un consensus national favorisant le règlement définitif du problème dit du Nord », a-t-il déclaré lors de la première réunion avec son Premier ministre Oumar Tatam Ly et son gouvernement. « Il nous appartient de régler définitivement la question du Nord en forgeant une paix durable fondée sur la confiance entre toute les composantes de la nation malienne », a ajouté le président Keïta. « Nous discuterons avec tout le monde sans complexe », a promis Cheik Oumar Diarrah, ministre de la Réconciliation nationale et du Développement des régions du Nord, chargé de mener ces discussions. Ce proche d'IBK a toutefois prévenu qu'il n'y aura pas d'impunité. Selon lui, il faut accélérer le développement du Nord. Cette démarche a été saluée par le Mouvement national de libération de l'Azawad. Dans une déclaration à la presse, le secrétaire général du Mouvement, Bilal Ag Chérif, en marge d'une réunion à Ouagadougou sur « le futur de l'Azawad », a encouragé le nouveau gouvernement à « travailler pour la paix ». Lors de cette rencontre, M. Ag Chérif a appelé les autorités maliennes au respect de l'accord conclu le 18 juin qui prévoit l'ouverture d'un dialogue sur l'avenir de l'Azawad « 60 jours » après la formation du nouveau gouvernement. Les priorités de ce cabinet ont été annoncées. Elles vont de l'électricité fortement réclamée à la réalisation d'infrastructures de base dont la construction d'un aéroport à Kidal. Le retour à la stabilité au Mali par le développement des régions nord reste une option incontournable pour promouvoir une zone de paix et de coopération bénéfique pour les peuples de la région. Elle figure au premier rang des préoccupations de l'Algérie, réitérées par le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, dans ses discussions avec le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU pour le Mali, Albert Gérard Bert Koenders. L'Algérie, qui fera face à « ses responsabilités » pour protéger ses frontières, prône la vigilance et la coopération avec les pays du voisinage et ceux du champ sahélien à l'effet de sécuriser cet espace stratégique sans aucune volonté d'exclusion. « Ce qui doit nous réunir, ce sont la raison, l'intelligence commune et la volonté de donner une réponse aux attentes des populations de la région », a ajouté le ministre algérien qui était l'invité, dimanche, du journal télévisé de Canal Algérie.