Les médecins résidents de la maternité Sidi Mabrouk – l'une des plus importantes de l'est du pays - sont en grève illimitée depuis hier. Outre les revendications socioprofessionnelles (salaires et primes), les protestataires dénoncent leurs conditions de travail ainsi que l'insalubrité des lieux qui a atteint, selon eux, un seuil alarmant. Rencontré sur place, un groupe de médecins résidents nous ont fait part de leurs revendications. « Après deux tentatives de grève au mois de juin puis juillet, l'administration nous a expliqué que la grève était illégale compte tenu du fait que nous n'ayons pas déposé de préavis de grève. Nous avons cette fois-ci réglé ce problème administratif, le document est entre les mains de la DSP et la wilaya, pour entamer une grève illimitée jusqu'à ce que l'administration de la maternité satisfasse notre requête. Les salaires d'octobre et septembre ont été débloqués il y a quelques jours, alors que nous attendons toujours nos primes de rendement, de contagion et de garde » nous déclare une représente des résidents. Son collègue, quant à lui, nous a éclairés à propos des conditions de travail qu'il qualifie de déplorables : « Les mesures d'hygiène viennent en tête de nos revendications. Nous dénonçons l'état des sanitaires et des salles de soins, sans parler du stress et du problème de la surcharge dans les salles. Nous accueillons en moyenne une trentaine de femmes par jour dans les salles d'accouchement pour une structure qui est censée accueillir une dizaine de lits seulement. Il y a aussi le manque de moyens et d'équipements » déplore-t-il. L'administration, par la voie de son directeur, a accepté de recevoir des représentants des résidents grévistes et de leur assurer que les primes de rendement et de garde seront perçues avant le 31 novembre. Quant aux conditions de travail et d'hygiène, le directeur leur a expliqué que cela ne relève pas de ses compétences et qu'il faudrait plutôt voir avec la DSP ou le ministère de la Santé. En dépit de cette réunion, les résidents ont maintenu leur mouvement de grève, tout en assurant le service minimum.