Yasmina Khadra, qui a dédicacé son dernier roman « Les anges meurent de nos blessures », dans l'après-midi de samedi dernier, au stand des éditions Casbah, aura constitué l'évènement majeur qui aura marqué la troisième journée du Salon international du livre d'Alger ouvert officiellement mercredi passé au Palais des expositions des Pins Maritimes et au public le lendemain jeudi. La grande affluence qu'aura connue ce rendez-vous aura confirmé, d'une part, l'immense talent de l'écrivain et, d'autre part, l'existence, dans notre pays, d'un lectorat qui s'intéresse de près à la littérature algérienne de graphie française. Prévue à quatorze heures, la séance a accusé un léger retard. Cela n'a pas pour autant empêché les fidèles lecteurs de ce monstre sacré et consacré de la littérature algérienne d'attendre un long moment pour une dédicace et une photo-souvenir. Une file indienne s'est formée avant l'entame de la séance. Certains lecteurs lisaient silencieusement le résumé ou commentaient le livre, alors que d'autres, venus principalement des wilayas limitrophes, trépignaient d'impatience. Ils ne voulaient pas repartir bredouille. Il faut dire que la majorité des lecteurs est constituée d'étudiants en langue et littérature françaises. Karim est venu de l'institut de langue française de l'université Mouloud-Mammeri de Tizi-Ouzou. Fidèle lecteur de Yasmina Khadra, il a tenu à ce que ce dernier lui dédicace son nouveau roman. « J'ai lu toute son œuvre, et au fur et à mesure des lectures, j'ai constaté l'énorme progrès qu'il a fait. Cela confirme si besoin est ses dons littéraires et son talent de conteur », a-t-il indiqué. Par ailleurs, l'écrivain, visiblement ému par autant de gratitude, a affirmé être heureux par ce regain d'intérêt pour la littérature. « Je trouve que le livre est en train de recouvrer sa place dans la société algérienne. Ce qui nous permet de rêver, parce qu'on a espéré et souhaité que la culture redevienne une nécessité citoyenne très importante, qu'elle s'inscrive dans les aspirations quotidienne de chaque Algérien », affirme-t-il. Par ailleurs, le père de « Les hirondelles de Kaboul » pense qu'il est impératif que « le cinéma suive ce que fait le livre. « Pour moi, le salon c'est déjà la présence du public », dit-il, avant de préciser n'avoir rien à dire à ses lecteurs : « Mes lecteurs sont là pour lire, et moi, je dois écrire pour eux, car tout ce qui est en périphérie du texte n'est que courtoisie. » A l'occasion du cinquantenaire de l'Indépendance, le célèbre romancier tient à rappeler son attachement viscéral à sa mère-patrie en ces mots : « Vive l'Algérie. Il ne faut pas la laisser entre les mains de n'importe qui. »