AU CHU Mustapha, la situation est presque immaîtrisable. La salle d'attente est pleine à craquer. Les malades prennent leur mal en patience en attendant de passer aux consultations. Depuis le début de ramadhan, les urgences des hôpitaux ne désemplissent pas tant le nombre de malades qui y afflue est important. Il est 11 heures en cette journée caniculaire du mercredi. Aux urgences du CHU Mustapha, la situation est presque immaîtrisable. La salle d'attente est pleine à craquer de malades qui prennent leur mal en patience en attendant de passer aux consultations et les agents du service d'accueil et d'admission sont assaillis par le nombre de patients affluant en continu et s'agglutinant devant le bureau pour l'enregistrement. «Le service des urgences enregistre plus de 400 malades par jour», affirme Mme Djoudi, responsable de la communication à la direction du CHU. La majorité de ces patients souffrent de maladies chroniques qui en ce mois de jeûne négligent les conseils de leurs médecins. « Ce sont les diabétiques qui font le plein dans les urgences», précise Mme Djoudi. Les lieux s'avèrent trop exigus pour accueillir un si grand nombre de malades et leurs accompagnateurs. Devant la porte d'entrée, une pancarte rappelle aux visiteurs et aux automobilistes qu'ils doivent rapidement dégager l'entrée pour ne pas gêner ceux qui arrivent par la suite. A l'intérieur, des malades, la fiche d'entrée en main, attendent leur tour. Un agent de sécurité veille rigoureusement sur l'utilisation des cinq civières mobilisées dans la salle. Le hic, c'est que ce sont les malades eux-mêmes qui se dirigent vers le brancard. En ce mois de jeûne, certains employés de l'hôpital deviennent partisans du moindre effort lorsqu'il s'agit d'aider le patient à prendre place sur le fameux chariot. Ainsi cette jeune fille qui est entrée traînant les pieds et épaulée par sa mère. La malade a été orientée vers un autre service sans qu'on lui propose une aide pour se déplacer. Au service de radiologie, le calme règne pendant la journée. Mais c'est le soir que le service se trouve débordé. Selon le chef du bureau d'enregistrement et d'accueil, au-delà des malades qui viennent en urgence pour faire des radios, il y a aussi ceux qui ont des rendez-vous pour faire des scanners ou des échographies. Ceux-là tentent leurs chances après l'Iftar. «Nous préférons faire passer certains pour alléger le service vu le nombre impressionnant de rendez-vous après le ramadhan », explique l'agent d'accueil qui sera sollicité par la manipulatrice radio pour arrêter d'enregistrer les malades car elle veut sortir pour affaire. Le soir, après l'iftar, le service des urgences ne connaît pas de répit non plus devant le grand nombre de personnes qui y sont évacuées. « En plus de personnes victimes d'accident ou souffrant de traumatismes, il y a surtout ceux qui remplissent trop leurs panses et qui sont victimes de malaises. Ce sont ceux-là qui remplissent le plus la salle des urgences », explique la chargée de communication. Au CHU de Bab El-Oued, c'est presque le même topo. Sauf que le service des urgences qui se trouve juste à l'entrée de l'hôpital, est dépourvu de salle d'attente. Les patients et leurs accompagnateurs attendent debout leur tour de consultation sur le trottoir devant la salle. Dans cet hôpital où la moindre information pour le journaliste est soumise par une autorisation délivrée par le ministère, la consultation chez le médecin urgentiste ou autre ne se fait pas facilement si on n'a pas connaissance avec l'agent de sécurité, d'accueil ou l'infirmier.