Il a souligné, d'emblée, que le Théâtre national de Belgrade emploie pas moins de 450 personnes, dont 120 danseurs professionnels. Le développement de la danse et du théâtre dans ce pays n'est pas uniquement une affaire des pouvoirs publics qui, certes, déploient d'énormes efforts et contribuent à l'essor du quatrième art et de la danse. Des initiatives privées ont également permis la naissance de nombreuses écoles de danse et des compagnies théâtrales. Opéra et Théâtre Madlenianum (OTM), réalisé par un privé, en est la preuve édifiante. L'OTM se consacre, aujourd'hui, uniquement à la danse contemporaine. Il engage des chorégraphes de renommée internationale, tout comme il accueille des festivals et des artistes mondialement connus. Grâce à la persévérance de son équipe dirigeante, il réalise annuellement dix-huit représentations au niveau national et voyage fréquemment à l'étranger. La nouvelle académie de danse est une autre initiative privée qui a porté ses fruits. Elle dispense une licence d'art appliqué, développe les capacités de danse contemporaine et classique et offre la possibilité de spécialisation en chorégraphie, scénographie et conception de lumière et gestion de l'art. Spécialisé dans la danse contemporaine, le théâtre de Bitef engage des chorégraphes internationaux et recrute de nouveaux talents avec ou sans éducation formelle. Le Festival de danse de Belgrade, qui fête ses dix ans d'existence, a permis au public et aux professionnels de s'éduquer dans le domaine de la musique. M. Ilic a également mis l'accent sur le rôle des média dans la promotion de l'art et de la culture. Il a affirmé sur ce point précis que les pouvoirs publics de son pays ont mis en place une chaîne de télévision publique dédiée exclusivement à la danse et au théâtre. En plus du foisonnement des écoles de danse qui se développent à un rythme extraordinaire, l'intérêt des autorités pour l'art a permis l'épanouissement de la scène de danse contemporaine en Serbie. Il a cité, à titre d'exemple, la création, dans la plupart des grandes villes du pays, de 10 écoles primaires de ballet. Il a précisé, toutefois, qu'à la fin de leur cursus, les étudiants partent souvent à l'étranger en raison de la rude concurrence. Aleksander Ilic a affirmé, par ailleurs, que la 5e édition du Festival culturel international de danse contemporaine d'Alger est une occasion pour les danseurs locaux d'échanger leur expérience respective avec les participants étrangers : « Les chorégraphes algériens doivent mettre à profit cette manifestation culturelle pour qu'elle leur serve de formation. Ils peuvent apprendre à condition qu'ils comprennent les gestes et les mouvements des danseurs d'ailleurs qui prennent part à ce festival. Une fois les spectacles terminés, ils pourront reproduire ce qu'ils ont vu, en se regardant dans un miroir ».