Ils avaient raison ! Après dix jours de négociations, les participants à cette conférence, qui a démarré le 11 novembre dernier, n'ont pas réussi à se mettre d'accord sur cette question qui concerne, avant tout, les pays en développement. D'où la prolongation, hier, de cette rencontre qui devait s'achever ce vendredi. Les ONG de l'environnement, à l'exemple de Greenpeace, ont même qualifié cette conférence de perte de temps, allant jusqu'à quitter la table des négociations. L'approche, en outre, que les membres de la conférence devaient adopter pour aboutir à l'accord de 2015, dont le but essentiel est d'éviter un réchauffement planétaire au-delà de 02° à partir de 2020, ne semble pas se présenter sous de bons auspices. C'est d'autant plus déplorable que, selon des estimations, la planète va sur une trajectoire de 4° ! Le ministre polonais de l'Environnement a prié les participants de réfléchir sérieusement à ce qu'impliquerait de ne pas finaliser le travail et d'arriver à un accord. L'Afrique sera le continent le plus affecté si les négociations n'aboutissaient pas à quelque chose de concret. Car elle aura à affronter seule et avec le peu de moyens dont elle dispose, les conséquences d'un réchauffement climatique plus important que celui déjà enregistré aujourd'hui. L'impact sur l'Algérie L'eau sera, en effet, encore plus rare sur le continent noir, et l'Algérie devra penser non seulement à sécuriser ses ressources hydriques mais aussi à faire face au flux d'émigration en provenance des pays du sud de l'Afrique. Selon des experts, la rareté de l'eau poussera des populations entières vers les endroits où l'eau serait plus disponible, vers le nord de l'Afrique. L'Algérie figure parmi les pays sur lesquels se focaliseront ces populations, non seulement pour assurer leur survie, mais aussi pour transiter vers l'Europe. Et comme pays émergent, l'Algérie risque de se voir privée du soutien financier des pays riches, nécessaire à son adaptation, au même titre que les autres pays en développement, à son nouvel environnement climatique. Et les pays en développement n'ont pas manqué d'exprimer leur « frustration » quant au manque de garanties que doivent fournir les pays riches sur leurs engagements financiers. Les représentants du G77 (groupe des pays en développement) ont, au fait, rejeté le texte de compromis posé sur la table des négociations. Ce groupe exige des assurances sur le versement des 100 milliards de dollars d'ici 2020, promis par les pays développés pour faire face au changement climatique. Chose apparemment que ces derniers ne sont pas encore prêts à accorder, le compromis se limitant à la mobilisation, de la part des pays développés, de 10 milliards de dollars par an alors que le G77 aspire au moins à 70 milliards de dollars par an. Le groupe exige également, dans le contexte de l'accord de 2015 qui devra être conclu à Paris, que le texte final fasse une différenciation entre les pays développés et les pays en développement car ils ne sont pas porteurs du même degré de pollution. Mais là encore, la divergence persiste. L'UE et les Etats-Unis ne veulent pas en entendre parler, estimant que les pays développés et émergents doivent se partager la responsabilité. La prolongation de la conférence ne semblait pas donner, hier, le dénouement espéré des négociations, chacune des parties campait sur ses positions. Dans un communiqué, la directrice de l'ONU, Oxfam Winnie Byanyima, a confié qu'il y a « un vrai risque que ces négociations échouent ».