Pour sa deuxième journée de visite de travail dans la wilaya de Constantine, le ministre de la Communication, Abdelkader Messahel, a inspecté la station de la radio et télévision (TDA) à Kef Lekehal sur les hauteurs de Djebel El Ouahch. Le ministre a ensuite tenu une conférence de presse au siège de la wilaya. M. Messahel a ainsi promis, au cours de cette conférence, que des progrès sont à attendre les prochains mois et qui devraient toucher tous les secteurs, dévoilant au passage que pour le moment, les préoccupations du ministère de la Communication visent à établir un cadre juridique, l'amélioration des conditions de travail des journalistes et la prise en charge de la formation. Pour le volet encadrement et formation des journalistes, le ministre a déclaré que toute initiative lancée ne fara pas de distinction entre les secteurs privé et public. « Il y a un vrai besoin de formation et de mise à niveau, que ce soit sur le plan national ou local. Parmi nos priorités, il y a la modernisation du secteur mais nous voulons aussi accorder une large place à la formation. Par exemple, le fonds spécial qui est dédié à la presse sera exclusivement consacré à la formation. Très souvent, on reproche à la télévision nationale de ne pas faire beaucoup de productions, ce n'est pas par manque de moyens ou de volonté mais cela est dû au manque de formation. Nous n'avons pas formé de réalisateurs depuis 1984. Même chose pour les arts et métiers, les caméramans, les preneurs de son, les scénaristes, c'est donc l'une de nos priorités, et pour ce faire, nous allons utiliser les capacités existantes en matière de locaux pour que cette formation démarre le plus tôt possible, en laissant le soin aux entreprises concernées de réfléchir à leur propre plan d'action pour former. Dans le cadre du partenariat avec des pays amis, nous allons profiter des expériences comme nous allons aussi faire appel à des anciens journalistes », signale-t-il. S'agissant du projet de loi relatif audiovisuel, M. Messahel a insisté pour affirmer que la priorité est de poursuivre l'élaboration du cadre juridique, car, dit-il, c'est un projet important, « de même pour le projet de loi sur la publicité qui sera présenté incessamment à l'APN et au Sénat ». Le ministre a également souligné « l'impact de l'ouverture du champ audiovisuel dans la mesure où elle permettra à l'Algérie de s'adapter avec ce qui se passe dans le monde ». L'urgence est de « doter le domaine de l'audiovisuel d'un cadre juridique à même de permettre aux parties concernées de travailler selon les règles de l'art et de servir l'intérêt général », a souligné M. Messahel qui a mis l'accent sur « l'importance de la mise en place d'un cadre juridique pour traiter de tous les sujets en rapport avec la communication et l'information ». Nous préparons aussi une loi sur le sondage. La loi sur l'audiovisuel simplifiera la procédure au secteur privé. L'une des tâches de l'autorité indépendante de régulation est de séparer la presse écrite du secteur de l'audiovisuel, car ce dernier d'une manière générale est la propriété de l'Etat, surtout en ce qui concerne la question des fréquences. Et c'est pourquoi la loi sur le sondage est importante, car elle permettra aux futures chaînes de télévision d'opter pour une thématique donnée. Au Canada par exemple, pour pouvoir créer une chaîne de télévision, il faut avoir une autorisation mais on se réfère aussi au sondage, car il définit les besoins des auditeurs », a-t-il expliqué. Quant à la carte du journaliste professionnel, le ministre a indiqué qu'à l'issue de la réunion nationale qui doit se tenir avec les journalistes au cours de ce mois, « nous aurons franchi une étape importante et d'ici janvier, nous aurons sans doute terminé la préparation et la publication du décret exécutif qui déterminera la fonction du journaliste. Maintenant, il faut distinguer les journalistes de ceux qui ne le sont pas. Je souhaiterais que les journalistes aient des syndicats, un espace de débat et soient vraiment représentés ». Concernant l'accès à l'information et les conditions de travail des correspondants locaux, M. Messahel a indiqué : « C'est un grand débat, il est impératif que les journalistes et les correspondants locaux travaillent dans des conditions des plus confortables. J'étais à Sidi Bel-Abbès, la semaine dernière, où la wilaya a créé un club de presse pour les journalistes, un lieu de convivialité doté d'une connexion internet haut débit. J'encourage ce genre d'initiative et j'espère que cela va se généraliser dans les autres wilayas. Mais pour la collecte de l'information, je pense que le gouvernement fait un effort dans ce sens, preuve en est le partenariat avec le ministère des Affaires étrangères avec lequel nous animons une conférence de presse mensuelle pour évoquer l'actualité nationale et internationale. C'est un pari que nous voulons gagner avec un débat ouvert sans aucun tabou. Ce que je constate cependant, il faut que les journalistes aillent à la source de l'information, c'est à eux de faire des investigations et de chercher l'information. Quant aux revendications des journalistes de la presse privée, je ne peux intervenir en tant que ministre, mais je comprends leurs revendications concernant les salaires. »