Le temps était idéal, illustré par une nuit douce et veloutée comme l'Algérie peut offrir l'été. L'environnement était féerique, situé dans des jardins, au milieu d'une végétation fleurie et protégé par de hauts palmiers centenaires. Les conditions techniques de la scène, son et lumière, placée dans cet écrin de verdure, étaient plus que satisfaisantes. C'est donc dans ce cadre sans tâche, que des centaines de familles ont acclamé Salah Gaoua et ses musiciens qui les ont fait rêver pendant plus de deux heures. Ce chanteur à la voix extrêmement suave et juste, a su transmettre et partager avec âme et chaleur, la passion qui l'anime pour la belle et chanson algérienne, legs et héritage d'étoiles qui ont fait le bonheur des générations des années trente, quarante et cinquante. Ce sont des chansons qui ne vieilliront jamais parce qu'elles émanent directement du cœur. Leur mélodie et leurs rythmes sont inspirés et puisés dans notre patrimoine musical. Leur texte, produit de notre génie poétique prouve l'attachement profond à la terre algérienne et traduit des sentiments et des émotions provenant du fond d e l'être. Elles ont pour auteur et interprète, Lili Boniche, Lili Abassi Reinette l'oranaise et aussi Hasnaoui. De ce chanteur de légende, Salah Gaoua a interprété le titre, Arouah, Arouah, qui a émerveillé le public. Le refrain a été repris en chœur par tous les présents. Salah Gaoua a exprimé son émotion de faire revivre ces chanteurs qu'il ne faudra jamais oublier. Un projet cher qu'il veut réaliser, c'est de pouvoir offrir gratuitement, en signe de reconnaissance au public qui l'a chaleureusement applaudi, l'enregistrement de cette soirée. Il faut particulièrement souligner la valeur élevée et le talent rare des musiciens qui l'accompagnent. Parmi eux, se détache la jeune et éblouissante violoniste, Caroline Ouzin-Rambaud. De culture occidentale et de formation musicale classique, cette virtuose du violon a donné, par son jeu subtil et raffiné, une dimension nouvelle et extrêmement agréable et originale à l'accompagnement musical de notre patrimoine qu'il soit chaabi, oranais, andalou ou provenant des monts des Aurès et du Djurdjura. Caroline Ouzin-Rambaud, joue debout du violon selon son maintien classique. Elle prête aussi sa voix pour renforcer le chœur. Elle s'adapte ainsi à tous nos genres musicaux en les embellissant. Il faudrait citer les autres musiciens aussi talentueux, Thibault Chevalier, piano, mandoline, Varougan Fau, guitare, Amar Chaoui, percussion, Mohamed Zami, luth, Bazou, mandole, guitare, Khirredine Kati Banjo, Antoni Gatta, percusions. Salah Gaoua et ces merveilleux musiciens donnent encore du bonheur aux citoyens de Béjaia par un concert aujourd'hui au théâtre régional de cette ville.