De notre envoyée spéciale à Tamanrasset : Samira Sidhoum Abbès Aït Rezine, dans le style kabyle traditionnel, Mohammed Rezkaoui, dans le targui, Brahim Khezmati du M'zab, les Berbères (style chaoui moderne) ont séduit. Les musiques proposées sont expressives et suggestives puisant tantôt dans le fond traditionnel mâtiné de sonorités modernes. L'occasion a été mise à profit pour honorer des artistes et vedettes de la chanson amazighe ayant contribué à la promotion de celle-ci. Massinissa, Karim Sid du groupe Abranis ont été distingués. L'on retiendra surtout de cette soirée, le mémorable passage de Djamel Sabri du groupe « Berbères ». Doté d'une voix chaude, il s'est démené en véritable bête de scène. Le public a été conquis et beaucoup de spectateurs, après un moment de timide hésitation ont envahi la piste de danse. Ils s'en sont donnés à cœur joie, se trémoussant sur plusieurs airs. Le spectacle d'énergie et de vivacité a ravi les férus de ce genre musical. Cette formation a revisité des standards de sa musique comme « Yemma El Kahina », « Bachtola », « Amghar » et autres. L'indémodable look de Jo La musique des « Berbères » est savante et recherchée, ponctuée par des sons aussi éclectiques que particuliers. La quintessence des thèmes qu'on y trouve tourne autour de l'espoir, la liberté, la patrie, l'amour, les problèmes sociaux et tant d'autres sujets d'actualité. Avec une orchestration plus riche, Djamel Sabri a présenté au public un spectacle à la croisée de plusieurs styles musicaux. Ainsi, le chanteur a enchaîné des titres de son nouvel album aux thématiques sociales et spirituelles, inspiré de son expérience personnelle. Il faut dire que ce concert a connu un franc succès auprès du public. Interrogé au sujet de son choix pour la musique, Djamel Sabri explique : « La musique est une passion pour moi car je ne l'ai pas choisi pour l'appât du gain ». Djamel Sabri est un interprète de chants berbères. Natif de la ville d'Oum El Bouaghi, un de ses arrières grands-pères fut compagnon de Aïssa Djermouni. A l'âge de 11 ans, il commence à s'intéresser à la culture amazighe. Quelques années plus tard. Il poursuit ses études dans un lycée à Aïn Beïda (wilaya d'Oum El Bouaghi) où il commence ses premières répétitions et compose son premier album « Yemma El Kahina », (mère Kahina). En 1980, il forme le groupe musical Les Berbères. En 1981, le groupe est invité à chanter à l'université de Constantine. El Hadj Tayeb, le parolier du groupe insiste pour que toutes leurs chansons soient en chaouie. En 1986, le groupe se sépare après le retour d'une tournée en France. En 1988, il sort son 2e album « Bachtola » (pistolet). Cet album porte le même nom d'un tube qui raconte l'histoire d'un homme qui veut défier la tribu de sa bien-aimée avec son pistolet, une histoire racontée dans les Aurès. Avec cet album, il passe à la télévision nationale et acquiert une large audience.Djamel Sabri, Djo pour les intimes, n'a pas vraiment changé. Même look de rebelle, même discours d'écorché vif et d'insurgé. Sa dernière scène a été le chapiteau d'Alger avec la Chaîne II en 2011. Malgré les vicissitudes de la vie, l'artiste continue son petit bonhomme de chemin. Depuis une trentaine d'années, il s'est réfugié dans son petit ermitage artistique qu'il appelle « Le Temple ». Une sorte d'atelier de musique, de peinture, de sculptures encombrée de guitares, d'amplis, de tubes de peinture, de livres et d'objets artistiques.