La société algérienne Catel s'est lancée, depuis 2005, dans la production de la fibre optique. « Nous avons consenti de gros investissements et ce pour faire barrage à l'importation de câbles », nous a déclaré son directeur de production, Noureddine Yahia, rencontré au salon international des produits et services pétroliers qui s'est tenu à Hassi Messaoud. Catel est une société mixte, fruit d'un partenariat entre des entreprises algériennes du groupe SGP Cabelec et une société libanaise Matelec. La production de la fibre optique, qui a démarré il y a quelques années, vise à répondre à la demande croissante en Algérie. « Des opérateurs comme Algérie Télécom, la SNCF, ont d'ailleurs opté pour ce nouveau produit qui est apte à supporter le haut débit dans le domaine des transmissions des données », explique-t-il. C'est la seule entreprise qui s'est lancée dans la production de ce matériau. Le projet d'Inatel de Tlemcen, autre producteur public de matériel de téléphonie, qui aurait envisagé d'investir dans ce segment avec des partenaires européens, vise non pas la fibre optique mais « la production d'accessoires », nous a-t-on précisé. Les responsables de Catel de Oued Smar (Alger) sont en train de batailler pour s'engager dans « tous les grands projets en cours de réalisation en Algérie » dans les domaines du bâtiment, du chemin de fer, de l'autoroute est-ouest, des projets de Sonatrach, de liaison de fibre optique sur les longs pipes...Sur la question de la concurrence et de la qualité surtout, le directeur de Catel assure que cela ne pose pas problème. « La qualité est une de nos exigences », affirme-t-il. De plus, les produits Catel sont certifiés par Label Qualité, un bureau français, et ont acquis également une certification à la norme ISO 9001. Toutefois, Catel regrette que certains opérateurs « préfèrent encore recourir à l'importation de ces produits qui ne sont pas toujours de bonne qualité. » Catel, qui a de solides relations d'affaires avec Algérie Télécom, pour la rénovation du réseau, et Alsthom pour le chemin de fer, a soumissionné pour plusieurs projets en Algérie dont ceux de Sonatrach. Quelques soumissions n'ont pu connaître de suites comme celui lancé par l'Agence nationale des autoroutes pour un réseau de 1.700 km, pour la simple raison qu'« il fallait le faire en groupement en creusant et en installant des armoires, des amplificateurs », explique le responsable de Catel. En tant que sous-traitant, cependant, cette entreprise a pu remporter le marché avec le chinois Huawei pour le projet d'approvisionnement en eau d'In Salah à Tam sur 800 km. Pour ce qui est des exportations, des possibilités existent vers des pays comme la Tunisie où l'entreprise a soumissionné tout récemment. Mieux, « pour le marché libyen, on était en contact depuis 2008-2009 mais les derniers événements qu'a connus la région ont retardé la conclusion d'un contrat dans ce sens », indique le directeur de Catel.