Professeur de langue, Leila Hamoutene vit à Alger. Elle a déjà publié deux recueils de nouvelles : « Abîmes » et « Le sablier », un roman « Sang et jasmin », un recueil de poèmes « L'enfant algérien ». Parallèlement, elle est animatrice d'articles d'écriture en direction de la jeunesse. Elle a accepté volontiers de nous répondre. Avec cet ouvrage, on a l'impression que vous vouliez réconcilier la mémoire collective... Il ne s'agit pas d'un livre d'histoire mais un roman basé sur des faits historiques, j'ai donc pris tout mon temps pour faire un produit de qualité. En fait, le personnage central n'est autre qu'un khalifat de l'Emir Abdelkader. Il a eu une famille, participa à des batailles, toute une vie, je me suis axée sur cela. Tous les personnages qui parlent dans ce roman sont des femmes. Elles parlent chacune à une époque, Zeineb parle en 1840, sa descendante en 1845, et une autre en 1959... J'ai retracé tous les faits mémorables qui ont marqué le parcours de notre pays depuis l'occupation française. L'écriture de ce livre est-ce un besoin identitaire, historique ou littéraire ? C'est est un besoin identitaire et historique. D'ailleurs dans sa trame j'ai sciemment inscrit le mythe d'Orphée allant aux enfers pour chercher sa femme. Cette métaphore s'applique sur nous dès qu'on revisite notre passé qui est cruel, on rencontre tout ce qu'a vécu notre peuple. Dans la voix des femmes, j'ai mis la douleur. C'est quoi l'idéal pour vous ? De se retourner et d'assumer son histoire, et ensuite on peut définir ses références. Des projets en vue ? Je compte écrire des romans sur des jeunes. Une sorte de suite du roman qui vient d'être publié « Sami la planète bleue ».