Le président russe Vladimir Poutine a déclaré à la chancelière allemande Angela Merkel que la Russie respecterait le résultat du référendum de dimanche sur le rattachement de la région ukrainienne de Crimée à la Russie, selon un communiqué du Kremlin. «Il a souligné que la Russie respecterait le choix des habitants de Crimée», a déclaré le Kremlin en précisant que la conversation téléphonique avait eu lieu à la demande de l'Allemagne. «Vladimir Poutine a fait remarquer que la volonté de la population de la péninsule s'exprimait dans le respect total des normes du droit international et notamment de l'article 1er de la Charte de l'ONU, qui affirme le principe de l'égalité et du droit à l'autodétermination des peuples», indique le communiqué. Un million et demi d'électeurs de la péninsule ukrainienne de Crimée votent dimanche sur leur rattachement à la Russie lors d'un référendum dénoncé par les Occidentaux mais soutenu par Moscou et dont le résultat ne fait aucun doute. «Le président russe s'est à nouveau dit inquiet de voir les tensions dans l'est et le sud-est de l'Ukraine attisées par des groupes radicaux avec la connivence des autorités de Kiev», ajoute le Kremlin. «Un échange constructif d'opinions a eu lieu au sujet de l'envoi possible en Ukraine d'une mission massive de l'Osce pour observer la situation», a ajouté le Kremlin. «La chancelière a proposé que la présence actuelle de l'Osce en Ukraine soit élargie rapidement et qu'un nombre plus important d'observateurs soient envoyés sur les points chauds, notamment à l'est du pays», a de son côté écrit la chancellerie allemande dans un communiqué diffusé à l'issue de la conversation téléphonique. «Une telle décision devrait être adoptée avec une majorité aussi large que possible lors de la réunion du conseil permanent de l'Osce à Vienne» qui se tient lundi, a poursuivi Mme Merkel, selon ses services. M. Poutine «a jugé cette initiative positive. Il a accepté de donner des instructions en ce sens au ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov», poursuit le communiqué de la chancellerie. La chancelière allemande a toutefois également condamné l'intervention de soldats russes samedi dans un village du sud de l'Ukraine, dans la région de Kherson, au-delà des limites de la péninsule de Crimée. Quelque 80 soldats, des hélicoptères et des blindés avaient alors franchi la frontière entre la péninsule de Crimée et le reste de l'Ukraine. Le déploiement de troupes russes aux frontières au nom d'exercices militaires, doublé des discours à Moscou sur la nécessité de «protéger» les communautés russophones éveillent la crainte de nombreux Ukrainiens qui sont persuadés, malgré les dénégations de la diplomatie russe, que l'armée russe va faire entrer ses troupes dans l'est et le sud-est de l'Ukraine. De son côté, le secrétaire d'Etat américain John Kerry a lui aussi appelé son homologue russe Sergueï Lavrov. Ce dernier a «confirmé la position de principe de la partie russe concernant le référendum en cours en Crimée». M. Lavrov a par ailleurs «demandé à Washington d'user de son influence sur les autorités actuelles de Kiev, pour les conduire à prendre des mesures efficaces pour mettre fin à (...) l'arbitraire à l'égard de la population russophone», précise le communiqué. «John Kerry a assuré que Washington prenait déjà des mesures indispensables et espérait qu'elles donneraient bientôt des résultats positifs», a affirmé le ministère russe. Agences