Dans une nouvelle tentative de faire avancer le processus de paix, le secrétaire d'Etat américain John Kerry a rencontré hier, dans la capitale jordanienne, le président palestinien Mahmoud Abbas. Selon des responsables américains, Kerry s'est entretenu par téléphone avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu depuis son avion, avant d'arriver à Amman. Cette nouvelle visite de Kerry dans la région vise à « tenter de rapprocher les positions entre les parties en présence », explique la porte-parole du département d'Etat Jen Psaki. L'accord conclu, en juillet dernier, pour relancer, en neuf mois, le processus de paix, prévoyant la libération, en quatre phases, de 104 prisonniers palestiniens d'avant 1993, expire le 29 avril prochain. Les trois premiers contingents ont été libérés dans les temps, mais le dernier, prévu pour le 29 mars, pose problème. Le gouvernement israélien qui exige au préalable la prolongation des pourparlers de paix, refuse de libérer, dans le dernier groupe, les Arabes de 48 et des habitants d'Al-Qods occupée ayant obtenu la nationalité israélienne. Les dirigeants palestiniens ont menacé mardi de relancer les démarches d'adhésion aux organisations internationales. « La libération des prisonniers est une contrepartie au gel des démarches d'adhésion à ces organisations », a rappelé le secrétaire général du Comité exécutif de l'OLP, Yasser Abed Rabbo. Pour convaincre M. Netanyahu, Washington lui aurait proposé, selon la radio militaire israélienne, de libérer Jonathan Pollard, un espion israélien condamné en 1987 à la perpétuité. Si cette question peut être réglée, elle est loin d'être la seule pomme de discorde mettant en péril le processus de paix. La multiplication des annonces de projets de colonisation a aussi déclenché la colère des Palestiniens qui refusent notamment la « reconnaissance d'Israël comme Etat juif », ce qui nuirait au droit de retour aux réfugiés de 1948. En recevant Mahmoud Abbas, le 17 mars dernier, Barack Obama l'avait appelé à prendre des « risques » pour la paix. Mais, les dirigeants palestiniens ont exprimé de très fortes réserves sur l'« accord cadre » proposé par Kerry. Ils estiment que cet accord dont ils n'ont pas reçu une copie, s'éloigne trop du droit international.