Mme Maria Crisetti, directrice du bureau d'Alger du Bureau international du travail (BIT), a présenté, jeudi dernier à Tipasa, les contours d'un projet pilote en Algérie visant la promotion de l'emploi décent par le développement de micro et petites entreprises au profit des jeunes. Devant une assistance composée d'acteurs locaux intervenant dans le secteur socioéconomique ainsi que des chefs de micro et petites entreprises de la wilaya, la représentante du BIT a déterminé les objectifs escomptés de cette démarche, tout en mettant en exergue les conditions de sa réussite. Lesquelles conditions sont tributaires, d'une part, selon elle, d'un environnement propice à l'éclosion d'entreprises fiables et de l'autre d'une mise en œuvre d'un programme de formation et d'accompagnement à l'adresse des porteurs de projets, des chefs d'entreprise et des conseillers du dispositif d'aide à l'emploi des jeunes. « Le capital est un critère indispensable pour la création d'une entreprise, mais il ne suffit pas à en garantir la pérennité. Avant qu'elle soit un fait économique, l'entreprise est un fait sociologique qui suppose en amont une synergie de tous les acteurs locaux », conditionne-t-elle. Pour Mme Crisetti, la réussite entrepreneuriale n'incombe pas uniquement à l'Etat. Le rôle de celui-ci se limite à la prise de mesures efficientes pour la création des entreprises. « C'est aux acteurs locaux de mettre en œuvre les mesures en question avec une approche participative intégrant tous les secteurs en relation avec le créneau de la création d'entreprises », souligne-t-elle. Avant l'Algérie, le BIT a déjà lancé des projets similaires en Tunisie et au Maroc, et ce, depuis les années 1990. « Nous cumulons un capital expérience en la matière grâce aux projets lancés dans les pays voisins. Dans l'ensemble, les résultats sont encourageants », révèle-t-elle. Toutefois et au contraire des pays voisins, l'Algérie a mis en place des dispositifs ainsi que des mécanismes d'aide à la création d'entreprises. A ce propos, Mme Crisetti a tenu à souligner le rôle important joué par les autorités centrales dans ce créneau. « Pour ce projet pilote en Algérie, nous avons opté pour Tipasa, Tizi Ouzou et Sétif. Ces trois wilayas ont l'avantage d'être des circonscriptions représentatives sur le plan socioéconomique. A titre d'exemple, Tipasa est une wilaya à vocation agricole doublée d'un potentiel touristique, deux secteurs susceptibles d'être une locomotive du développement local », observe-t-elle. Pour sa part, M. Rodriguez, coordinateur du projet, a fait savoir que ses services procéderont, dès le 31 mars, à établir un diagnostic de la situation socioéconomique locale qui servira de base à la mise en œuvre du projet qui s'étalera, dans un premier temps, sur deux ans. Ledit projet du BIT est financé par le gouvernement espagnol et mis sous la tutelle du ministère du Travail. Outre l'Ansej, d'autres organismes, à l'instar de l'administration et des collectivités locales, les banques ainsi que les partenaires sociaux, y sont impliqués.