Dès aujourd'hui, les Algériens établis à l'étranger commenceront à se rendre aux urnes. Ils disposent d'une semaine pour faire leur choix sur les six candidats en lice pour l'élection présidentielle du 17 avril. La loi électorale stipule, en effet, dans son article 30, entre autres, que le ministre chargé de l'Intérieur et le ministre chargé des Affaires étrangères peuvent avancer de cent vingt heures la date d'ouverture du scrutin. Ils sont 1.009.000 inscrits sur les listes électorales, répartis sur 398 bureaux de vote. Selon le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, toutes les mesures ont été prises pour assurer le bon déroulement des opérations de vote. Un travail autour duquel se sont associés les efforts des départements des Affaires étrangères, de l'Intérieur, de la Justice et de la Commission électorale. Pour permettre une participation forte, les administrations consulaires se sont rapprochées des électeurs en procédant à l'ouverture de bureaux de vote de proximité. C'est le cas notamment en France (qui accueille la plus importante communauté algérienne à l'étranger), en Île-de-France (Paris et sa région), Marseille, Lille, Nantes, Toulouse, l'Alsace... Selon les déclarations des consuls ou de leurs représentants répercutées par l'APS, toutes les dispositions sont prises pour permettre aux émigrés d'accomplir leur devoir électoral dans les meilleures conditions. Il y a longtemps que les sièges de ces représentations diplomatiques sont parés aux couleurs nationales. La période coïncidant avec les demandes massives de passeports biométriques, les locaux ne désemplissent pas. Les postulants ou leurs représentants qui ont animé des meetings électoraux dans l'Hexagone et ailleurs ne sous-estiment pas l'importance du vote de la diaspora algérienne, même si celle-ci reproche aux autorités nationales de ne pas faire assez pour elle. A bien des égards, elle a donné le ton et le pouls de la participation générale qui oscille, naturellement, en fonction de l'importance et de l'enjeu de la consultation. Au regard des promesses formulées à l'endroit des Algériens établis à l'étranger en matière d'octroi de facilités d'investissement dans le pays, d'accès à des formules de logement et de débureaucratisation des prestations administratives qui ont déjà commencé à voir le jour, les émigrés ne seront pas indifférents à l'appel à se rendre aux urnes. Mais comme la communauté n'est pas monolithique, l'enthousiasme des uns peut être tempéré par l'indifférence, voire l'opposition, des autres. Les assurances fournies quant à la transparence du scrutin et le contrôle que peuvent exercer les représentants des candidats sur les opérations électorales sont de nature à persuader les récalcitrants. Les candidats auront un représentant dans chaque bureau de vote du début à la fin du scrutin. Leurs représentants peuvent également obtenir une copie des procès-verbaux quotidiens et du procès-verbal de dépouillement. Le dispositif de surveillance est beaucoup plus étendu avec le contrôle qu'exercent la commission de supervision et les observateurs étrangers. Au plan de la symbolique, les ressortissants algériens savent, en outre, qu'ils sont regardés par leurs compatriotes. Et que leur message peut déteindre sur la physionomie du vote dans le pays d'origine. Du moins fournir un signe avant-coureur de ce que serait la participation le jour « j » à l'échelle nationale. Le ministre des Affaires étrangères prédit, en tout cas, une participation forte, s'appuyant en cela sur les modalités mises en place. Et la foi en une tradition ancrée. « Les membres de la communauté algérienne à l'étranger nous ont habitués à leur rôle d'avant-garde lorsqu'il s'agit de telles échéances décisives partant des attaches qu'ils conservent avec leur pays et de leur volonté de contribuer au développement du processus démocratique pluraliste en Algérie », a-t-il déclaré mercredi dernier.