Le vote des corps constitués a été au cœur des préoccupations des observateurs étrangers, notamment ceux de la délégation de l'Union européenne qui s'est enquise du nombre des électeurs militaires. Policiers, gendarmes, militaires, pompiers et douaniers ne peuvent pas voter dans leurs casernes. En cas de mobilisation, ils votent par procuration dans le lieu de leur résidence ou leur commune d'origine. Car le vote des corps constitués, notamment des militaires, a toujours suscité une polémique quant aux supposés « détournements de leurs voix ». Le candidat du parti AHD 54, Ali-Fawzi Rebaïne, a, d'ailleurs, appelé récemment à laisser les militaires voter librement. « Il sait que les corps constitués ne votent plus, ni dans les casernes ni dans les établissements de la police, de la gendarmerie ou de la Protection civile. Ce sont les membres de nos familles qui votent pour nous », confie un capitaine de la Gendarmerie nationale, originaire de Sétif et résidant à Blida. « J'ai établi une procuration pour mon père afin qu'il vote à ma place. Je suis toujours inscrit dans le fichier électoral de ma commune d'origine. Je n'ai pas à changer à chaque mutation », précise-t-il, avant d'ajouter que son père vote en toute liberté. « Il vote pour moi », affirme-t-il. De même pour cet officier de la Protection civile, exerçant dans une unité d'intervention dans la capitale. « Je suis originaire d'Alger et je travaille dans la capitale mais j'étais obligé d'établir une procuration pour ma femme, vu que je suis mobilisé, depuis mardi, dans le cadre du dispositif de sécurisation de la présidentielle ». Ce pompier soutient qu'aucune consigne précise ne leur a été donnée pour le vote.« Les militaires iront voter sans aucune consigne particulière », avait assuré, pour sa part, le général de corps d'armée, Ahmed Gaïd Salah, chef d'état-major et vice-ministre de la Défense.En ce sens, la Commission nationale de surveillance de l'élection présidentielle n'a pas relevé des dépassements relatifs au vote des corps constitués lors de ce scrutin. « On n'a reçu aucun recours sur des irrégularités constatées par les candidats », signale le président de cette institution, Fateh Boutbik.