Le Comité de la filière avicole va soumettre, dans 48 heures, au ministre de l'Agriculture une plateforme pour venir en aide à la filière qui est en crise en raison de la flambée des prix des matières premières (soja- maïs) et la spéculation exercée par les importateurs. D'après le président du Comité interprofessionnel de la filière avicole, Mohamed Aïdouni, cette nouvelle crise n'est pas aussi grave que celle de 2007. Et peut être maîtrisée, a-t-il indiqué, hier, sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale. La maîtrise passe, selon M. Aïdouni, par la prise en charge des revendications qui sont l'éventualité de revoir à la baisse la TVA qui est de 17% à 7% et une possibilité de subvention des matières premières comme c'est le cas pour les céréales et la poudre de lait. Le Comité souhaite aussi être associé au système de quotas de façon à pouvoir réguler la production. «Les facteurs de production doivent être importés d'après un système révisionnel», propose le président du Comité interprofessionnel de la filière avicole. Il ajoute qu'il faut abattre le cheptel, le stocker et écouler le produit en période de crise. Au sujet des 17,5 mille tonnes de poulets stockées par l'ONAB, il dira que c'est une faible production qui n'était représentative que durant le mois de Ramadhan. Selon lui, il faut appliquer la méthode triangulaire qui consiste à établir une relation entre l'éleveur, l'abattoir et le fabriquant d'aliment. Dans cette règle, l'abattoir est censé consommer la production à longueur de l'année à un prix de référence d'une façon à pouvoir assurer une marge constante à l'éleveur. Cependant, le prix de référence visé par le Comité de la filière dans sa politique à court et moyen termes est de 160 et 170 dinars le kilo de poulet. Alors que pour la flambée actuelle des prix, M. Aïdouni affirme que c'est essentiellement un problème spéculatif puisqu'on commande les matières premières au moins trois mois à l'avance. «C'est de la spéculation de la part des privés qui détiennent 70% du marché de l'importation», affirme M. Aïdouni. Mais aux derniers jours, les prix des matières premières ont effectivement connu une flambée de l'ordre de 265 dollars la tonne pour le maïs (36%) et 286 dollars la tonne pour le soja (13%). Ajoutant que le maïs représente 60% des aliments, M. Aïdouni explique que le prix du poulet augmente d'une manière automatique. En général, la filière est otage des spéculateurs et des éleveurs. Même si ces derniers subissent les conséquences de la spéculation, des conditions climatiques et les pathologies. Concernant la production du maïs et du soja localement, il affirme que l'expérience vaut le coût mais il existe un problème de prix de revient. Ces produits demandent beaucoup d'eau et doivent être cultivés dans de grandes surfaces alors qu'actuellement chez nous, les expériences se font dans de petites surfaces, en plus on manque d'eau. «Ils reviennent plus cher que si on les importait », résume l'intervenant qui appelle à la maîtrise du coût de revient du moment que le pays dispose d'instituts en agronomie et donc de chercheurs. Quant aux éleveurs qui arrêtent l'activité avicole pendant l'été, M. Aïdouni dira que la raison est que leurs bâtiments ne répondent pas aux normes puisqu'ils manquent essentiellement de système de ventilation et d'aération. Mais, dira-t-il, il existe un fonds spécial destiné à la réhabilitation des bâtiments (Fonds national du développement des investissements avicoles) et conseille donc à ceux qui sont intéressés à s'adresser aux Chambres d'agriculture de leurs wilayas.