16.115 appels d'aide et d'accompagnement ont été enregistrés par le Réseau Nada pour la protection et la promotion des droits des enfants du 1er juin 2013 au 1er juin 2014. Ce nombre d'appels au secours d'enfants maltraités a été dévoilé, hier, à travers un communiqué diffusé à l'occasion de la Journée mondiale de l'enfance. Grâce à son programme « Je t'écoute », Nada prend ainsi la mesure du malaise et des conditions sociales difficiles dans lesquelles vit une partie de cette catégorie vulnérable. Cette demande de protection correspond à 4.787 cas de maltraitance et d'exploitation économique des enfants, 2.465 cas de conflits familiaux (divorce, garde de l'enfant, pension alimentaire, kafala...), 913 cas d'agressions sexuelles (attouchements sur mineur, viol, inceste...), 183 cas d'enfants en danger moral et 1.193 cas relevant de violence en milieu scolaire. « Ces proportions alarmantes témoignent du malaise profond existant au sein de la société, faisant de l'enfant une proie facile, manipulable et exploitable à souhait », lit-on dans ledit communiqué. Le Réseau Nada fait part des dangers qui guettent cette frange de la société, tels les enlèvements, et exige une vigilance accrue de la part des parents. « Le système d'alerte et de signalement devant être mis en place suite à une série d'enlèvements et d'assassinats d'enfants perpétrés en 2012 n'est toujours pas engagé », a-t-on expliqué. Les enfants sont toujours exposés à des dangers graves et multiples. Le Réseau Nada appelle, par conséquent, « à plus de vigilance dans les différents espaces où les enfants sont présents, notamment l'école, les maisons de jeunes, les quartiers, et particulièrement en période de vacances scolaires ». Le Réseau demande aussi la révision et l'enrichissement du cadre législatif et l'application des dispositions relatives à l'interdiction de la mendicité avec les enfants. Comme il est demandé de sévir contre la délinquance et la criminalité juvéniles. En matière de santé, le Réseau fait part, « avec beaucoup de regret, de l'annulation pure et simple d'un projet de construction d'un hôpital pédiatrique à Baba Hassen (Alger) devant pallier les insuffisances de prise en charge des enfants malades. « Il s'agit pour nous d'une véritable sanction à l'égard des enfants malades ». Nada précise, enfin, que « l'examen médical simple ne saurait être suffisant lorsqu'il s'agit d'un mineur. Il doit être renforcé par un examen psychologique ». L'autre proposition du Réseau est de voir « la Constitution interdire le placement en garde à vue des mineurs de moins de 16 ans ».