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«L'Etat, mais aussi la famille sont responsables»
Abderrahmane Arar. Président du réseau Nada
Publié dans El Watan le 26 - 11 - 2013

Président du réseau Nada de défense des enfants, Abderrahmane Arar évoque une situation aussi inquiétante qu'alarmante en matière de violence à l'égard des enfants.
Dans l'entretien qu'il nous a accordé, il plaide pour un tribunal spécifique aux affaires liées à l'enfance et à la délinquance juvénile.
- Quels types de violence reviennent le plus souvent dans les cas que vous traitez au niveau du réseau Nada ?

Nous avons tous les types de violence. Mais ces dernières années, le type le plus répandu est lié aux abus sexuels notamment en milieu familial. L'enfant n'est plus en sécurité même à l'endroit où il est censé être le mieux protégé, à savoir la cellule familiale, où il est victime d'inceste, de violence physique, morale, psychologique et de maltraitance.

- Quelles sont les violences les plus fréquentes ?

Depuis quelques années, ce sont les abus sexuels qui occupent la première place des violences à l'égard des enfants.
L'absence d'éducation sexuelle à tous les niveaux, que ce soit au sein de la famille ou à l'école, est l'une des raisons majeures de cette situation. Il faut apprendre à l'enfant ce qu'est son corps et comment se défendre des personnes malintentionnées.

- Selon vous, pourquoi sommes-nous arrivés à une telle situation ?

Nous n'avons pas pris en charge les mutations qu'a connues la société algérienne ces dernières années. Aucune attention n'a été accordée aux dangers auxquels sont confrontés nos enfants, dont 500 000 sont exclus annuellement du système scolaire, des milliers d'autres obligés de travailler et autant sont utilisés dans la mendicité. Aucune catégorie n'échappe à la violence, y compris les enfants adoptés dans le cadre de la kafala.

- De quelle manière ?

Nous avons eu de nombreux cas d'enfants adoptés dans le cadre de la kafala qui ont fait des fugues en raison de la maltraitance ou des violences qu'ils ont subies de la part de leurs parents adoptifs. Certains n'ont pas eu droit à la scolarité, d'autres ont été privés de prise en charge affective, sans oublier ceux qui font l'objet de violence physique. Une fois placés, ces enfants ne sont plus suivis par les structures de l'Etat de manière à voir si l'enfant est bien pris en charge.

- Qui endosse la responsabilité d'une telle situation : la famille ou l'Etat ?

Les deux sont responsables du bien-être de l'enfant. La famille doit faire en sorte que la maison soit l'endroit où l'enfant est le plus en sécurité et l'Etat doit le protéger des violences, quelles que soient leurs formes, à travers des mécanismes bien définis et un arsenal juridique à la hauteur de la menace qui pèse sur nos enfants.

- D'après vous, pourquoi le gouvernement tarde-t-il à promulguer le projet de loi relatif à la protection de l'enfance ?

Nous savons que ce projet de loi est actuellement au niveau du Premier ministère. Pourquoi il attend, nous n'en savons rien.

- Le ministère de la Justice a affirmé qu'un texte a été déposé sur le bureau de l'APN. Qu'en est-il au juste ?

Il ne s'agit pas d'un projet de loi, mais de modifications du code pénal dans ses articles liés à l'enfance. Nous voulons que toutes ces dispositions soient réunies dans une loi spécifique à la protection des enfants. La situation est très inquiétante.
Quotidiennement, nous recevons 10 à 50 appels sur le numéro vert mis en place par le réseau, faisant état de cas de violence ou de maltraitance d'enfants. De juillet 2012 à juillet 2013, nous avons reçu 13 000 appels et à peine 10% de ces cas ne constituent pas des situations de maltraitance. Les 80% restants sont des cas dramatiques, qui nécessitent une prise en charge intersectorielle qui malheureusement fait défaut.

- Qu'en est-il de la stratégie nationale pour la protection de l'enfance dont parlent les autorités à chaque occasion ?

Nous n'en savons rien. Ce qui est certain, c'est que sur le terrain, la situation ne cesse d'empirer. Il faut engager de profondes réformes sociales et judiciaires, aller vers des tribunaux spéciaux qui jugent les affaires liées aux enfants, qu'ils soient victimes ou auteurs de violence. Savez vous que chaque année, 10 000 à 13 000 enfants sont victimes de violence et autant sont poursuivis pour avoir commis des violences ou pour délinquance ? Le droit de visite doit être un droit réel, la pension alimentaire est un droit inaliénable de l'enfant, etc.
Sur le plan social, il faut que l'Etat réhabilite la fonction de l'assistante sociale, cette femme qui pénètre dans les foyers, qu'elle connaît sur le bout des doigts.

- Selon-vous la situation est-elle inquiétante ou alarmante ?

Pour nous, elle tout aussi inquiétante qu'alarmante. Il n'y a qu'à voir, sous nos arcades, le nombre d'enfants utilisés dans la mendicité, sur les autoroutes en train de vendre des galettes, le nombre important d'enfants victimes de violences sexuelles et physiques et ceux qui sont privés de scolarisation pour être livrés à la rue.

- Qu'allez-vous entreprendre, en tant que réseau Nada, pour faire face à ces violences ?

Tous nos efforts sont consentis autour du plaidoyer pour une rapide promulgation des projets de loi relatifs à la protection de l'enfant de la violence et de la délinquance.


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