Le nouveau cabinet Netanyahu doit prêter serment devant le Parlement demain, 48 heures seulement avant l'arrivée de Barack Obama. Le scénario du Premier ministre israélien pour avertir le président américain, attendu cette semaine à Jérusalem, qu'il ne peut rien faire pour relancer les négociations de paix avec les Palestiniens. Netanyahu s'est payé une nouvelle coalition avec le centre droit qui ne change pas grand-chose pour la question palestinienne. Cette nouvelle formation, menée par un journaliste vedette, partage le programme de la droite nationaliste religieuse en ce qui concerne les Palestiniens. Pour rendre impossible toute relance de pourparlers avec l'Autorité palestinienne, Netanyahu a même ajouté dans sa majorité le Foyer juif, le mouvement nationaliste religieux du demi million de colons qui ont transformé, morcelé la Cisjordanie en territoires confettis. Le Likoud de Netanyahu, que l'on dit affaibli, garde la haute main sur l'Intérieur, les Affaires étrangères et la Défense. C'est un fervent partisan des colonies, Uri Ariel, numéro 2 du Foyer juif, qui a obtenu le portefeuille du Logement, le ministère supervisant notamment la construction dans les colonies juives. Le Foyer juif va également contrôler la commission des Finances du Parlement, qui joue un rôle important dans le financement des colonies. C'est tout dit. Obama a, par ailleurs, reçu le message cinq sur cinq, il a conforté ses hôtes israéliens en annonçant ne pas évoquer lors de sa visite les sujets qui fâchent. Le locataire de la Maison Blanche a dit examiner avec ses interlocuteurs les moyens pour éviter que l'Iran ne se dote de l'arme nucléaire. En plein dans le mille des préoccupations de Netanyahu avec l'annonce que toutes les options sont sur la table, laissant entendre que si les efforts diplomatiques échouent cette année, les Etats-Unis s'autoriseront des actions militaires contre l'Iran. Obama a même rassuré Netanyahu, assez inquiet du nouveau secrétaire d'Etat américains John Kerry et du secrétaire à la Défense Chuck Hagel, que la presse a présenté peu enclins à suivre Israël dans sa fuite en avant. Le président américain a déclaré que Washington était en coordination constante avec le gouvernement israélien, lui-même qualifiant sa relation avec "Bibi", surnom intime de Netanyahu, qu'il a appelé par son surnom et qu'il qualifie de “formidable et pragmatique". Quant aux Palestiniens, “l'objectif de mon voyage est d'écouter", leur a-t-il annoncé, leur enlevant toute illusion en soulignant qu' “en ce qui concerne le conflit israélo-palestinien, il est difficile en ce moment de rapprocher les deux parties pour des pourparlers directs". D. B