Jérôme Robert (petit-fils de Paul Robert créateur du célèbre dictionnaire qui porte son nom), était invité mardi dernier au CCF de Constantine pour une conférence/débat sur la vie de son grand- père. La rencontre était centrée essentiellement sur le cheminement qui a conduit Paul Robert à créer son dictionnaire. Peu de gens le savent mais la famille Robert s'est installée en Algérie à la fin du XIXe siècle à Orléansville (Chlef), Paul qui a grandi en Algérie était étudiant en droit à Alger et c'est en préparant sa thèse qu'il eut l'idée de concevoir un dictionnaire analogique. De l'avis de son petit-fils tout est parti d'un pari insensé, rien ne prédisait que l'avocat allait devenir lexicographe puis éditeur. Vers le début des années 50, Paul Robert présente un premier fascicule de son dictionnaire à l'Académie française, et sera primé par un Saint Our. En 1951, la société est créée à Alger mais à cause des charges fiscales, Paul préfère installer sa filière commerciale à Casablanca. En ces temps-là, la concurrence est rude entre le Robert, le Larousse et le Littré. En 1964, la première version du Grand Robert sort, des écrivains l'adoptent et petit à petit l'entreprise Robert devient une référence dans le monde francophone. Jérôme Robert qui est par ailleurs auteur et éditeur, explique que les concepteurs ont toujours eu le souci d'adapter le Robert avec son temps, c'est ainsi qu'il révèle que le Robert est l'un des premiers dictionnaires à avoir numérisé ses éditions à la fin des années 80. Avant de clore sa conférence, Jérôme Robert a expliqué la différence qu'il y a entre lui et les autres dictionnaires, pour lui le Robert est ouvert, et universel, un dictionnaire de gauche qui accorde beaucoup d'importance aux mots qui proviennent des pays francophones et de la littérature, et à ce sujet il s'est dit étonné et amusé à la fois par des mots qu'il a entendus dans les rues d'Alger et Constantine tel que «taxieur».