Depuis le début du mois de Ramadhan, les plages de Tipasa se sont mises pour ainsi dire en mode veille. Désertés par les nageurs, les sites de baignade se sont carrément replongés dans l'ambiance hivernale avec comme seules différences une chaleur étouffante et une mer calme et limpide. Il faut attendre 17h pour voir quelques familles et personnes fouler le sable des plages. « C'est sur insistance de mes enfants que j'ai décidé après quatre jours du début du mois sacré de venir tuer le temps à Chenoua jusqu'à l'heure de la rupture du jeûne », avoue Ahmed de Tipasa qui semble un petit peu contrarié de sa présence à Chenoua-Plage. Et d'ajouter : « Je vais me contenter d'une sieste et de quelques pages de mon roman sous le parasol. Quant à mes enfants, j'ai chargé l'aîné de les surveiller à ma place. » Comme lui, rares sont les habitants adultes de la wilaya qui s'aventurent dans l'eau. « Nager me donne une grande soif, surtout en ces moments de jeûne. En plus, j'ai entendu un imam dire qu'on risque de boire si on nage. Alors, pour éviter toute conjecture, j'ai renoncé à me baigner en mer jusqu'à la fin du mois de carème », promet Sid-Ali. Amir n'est pas de cet avis : « Je viens de sortir de l'eau. Elle est vraiment bonne. Pour ne pas boire de l'eau de mer par inadvertance, il suffit juste de garder la tête en dehors de l'eau », confie-t-il. A l'en croire, des amis à lui ont également l'habitude de nager durant le mois de Ramadhan. « Le meilleur moment pour se baigner est à partir de 18h. A cette heure-ci, la température chute considérablement par rapport à midi. En plus, il ne reste que deux heures avant de rompre le jeûne. Dans ce cas, on ne risque pas d'avoir soif pour longtemps », ajoute le même interlocuteur. « Notre dispositif spécial été à travers les plages est opérationnel durant le mois de Ramadhan. Nos éléments veillent sur la sécurité des baigneurs et ceux qui fréquentent les sites de baignade. Nous sommes prêts à leur porter assistance », souligne le lieutenant Michalikh, le chargé de communication au niveau de la direction de la Protection civile de Tipasa. Selon lui, il est très dangereux de nager la nuit. « J'invite les estivants à ne pas se baigner la nuit, car ce genre d'acte peut engendrer des conséquences graves, voire la mort. En effet, par manque de visibilité, les nageurs ne peuvent pas, notamment, voir les rochers sous l'eau. En outre le dispositif de la Protection civile dans les plages commence à 9h et s'achève à 19h. En cas d'éventuelle noyade hors de ses heures de service, le sauvetage peut prendre du temps et compromettre ainsi les chances de survie du noyé », avertit-il.