Plusieurs notables et chouyoukh des instances traditionnelles de la société mozabite ont également participé à cette marche pour « exprimer leur indignation et leur colère » contre les évènements tragiques que connaît cette ville ciblant les enfants de leur communauté. Les manifestants ont scandé des slogans appelant à faire cesser la violence et à la protection de la population et des biens. Ils ont également appelé à appliquer la justice dans toute sa rigueur. « Non à la destruction des symboles et du patrimoine culturel de la Vallée du M'zab », « Nous n'allons pas nous taire », « Ghardaïa demande des secours, vous allez l'ignorer jusqu'à quand ? », « Où est la voix des sages ? », « Vol, saccage, incendie, jusqu'à quand ? », « Oui à la paix durable et équitable entre les habitants de Ghardaïa, non à la hogra et à l'effusion de sang », lisait-on sur les pancartes brandies par les jeunes. Le portrait géant du jeune Ouf Yassae, assassiné dimanche dernier, et de toutes les victimes de la violence de Ghardaïa ont été collés sur les murs de la ville. Un dispositif sécuritaire discret a été mis en place. La marche s'est déroulée dans le calme. Aucun incident n'a été enregistré. Dans une lettre remise au wali de Ghardaïa, les habitants ont exprimé leur « regret » quant au regain d violence. Ils ont formulé des propositions pour le retour de la paix dans la région à travers « la réparation des dommages occasionnés aux Mozabites depuis le début des évènements, le retrait des armes en circulation et l'éloignement de la thèse ethnique dans le règlement du conflit à Ghardaïa ». Pour eux, le développement de la région et le lancement des projets est l'autre aspect qu'il faut traiter. A ce propos, les manifestants ont demandé « le lancement de projets dans les domaines économique, industriel, agricole, commercial et de services pour assurer le développement durable de la wilaya ». Ils ont également revendiqué l'achèvement des chantiers qui traînent à l'instar du logement, et de l'aménagement de l'oued M'zab. En outre, les manifestants ont exigé « des solutions radicales pour améliorer la situation sécuritaire dans la région à travers une concertation continue avec la société civile ». Une lettre ouverte a été également transmise au président de la République, demandant une intervention rapide « pour sauver la ville de Ghardaïa ». Parallèlement, un rassemblement similaire a eu lieu devant la Maison de la presse du 1er-Mai à Alger.