A l'approche de l'Aïd El Adha, les supputations sur la santé de notre cheptel vont bon train. On soupçonne les éleveurs d'engraisser les moutons avec des méthodes peu recommandables. Le Syndicat national des vétérinaires fonctionnaires de l'administration publique (SNVFAP) le confirme. D'ailleurs il met déjà en garde contre ces attitudes néfastes pour la santé des consommateurs. «Certains éleveurs administrent aux ovins et même aux bovins des hormones de croissance interdites d'utilisation mais importées frauduleusement. D'autres gavent les moutons avec des somnifères et des hormones de croissance à usage humain qu'ils acquièrent auprès des pharmacies», affirme le Dr Mohamed Dahmane, SG du SNVFAP. Toutefois, il précise que ces substances deviennent inoffensives pour le consommateur si le délai entre la date de l'absorption et l'abattage est respecté. Et pour cause, «certaines de ces substances notamment les anti-parasitaires subsistent dans la carcasse du mouton entre 4 et 28 jours. Ceci suppose que l'administration d'une quelconque substance ou vaccin doit se faire bien avant la mise à mort de la bête pour que cela soit sans danger pour le consommateur», explique le vétérinaire. Mais certains éleveurs ne respectent pas ce délai. «Ils vaccinent leur cheptel dans un temps très court», observe M. Dahmane. Le produit est bien sûr indétectable. «Seul un vétérinaire pourra déterminer si la bête a reçu récemment ces hormones d'où la nécessité de faire vérifier la carcasse par un vétérinaire», conseille-t-il. Mais du côté l'Union nationale des paysans algériens (UNPA) on dément catégoriquement ces pratiques. Mohamed Allioui, le SG de cette organisation, réfute toute utilisation de substances engraissantes qui peuvent s'avérer cancérigènes pour l'homme. «Il existe une manière d'engraisser le mouton en un temps record. Il s'agit d'accorder au cheptel l'aliment réservé à la volaille et qui favorise une prise de poids en 40 jours. En plus, pour cette année, l'alimentation du bétail ne pose pas problème face à l'abondance des précipitations ayant engendré une couverture végétale importante», souligne M. Allioui.Chez les éleveurs même si on ne nie pas de telles méthodes, on affirme que le recours à ces substances illicites d'engraissement n'est pas généralisé. «On ne peut se substituer à la nature. Pour assurer le meilleur des aliments à mon cheptel, j'assure deux transhumances par an au niveau de Béchar ou de Tiaret car il y va de la qualité de la viande des moutons de notre région et dont le label est à préserver», affirme M. Moual, éleveur à Djelfa.