Les interventions de 193 députés enregistrées pour débattre de la déclaration de politique générale présentée, jeudi dernier, par le Premier ministre, se poursuivent en séances plénières à l'APN. Une vingtaine de députés ont pris la parole, dans la nuit de dimanche à lundi, pour étaler leurs opinions sur le contenu de la déclaration et notamment exposer les préoccupations de leurs localités respectives au Premier ministre, présent aux débats. Saluant, tour à tour, les réalisations du Gouvernement, les députés RND qui se sont succédé estiment que l'accès de l'Algérie à l'économie mondiale fait appel nécessairement à la maîtrise du marché local. Celle-ci exige, estiment-ils un contrôle rigoureux des ports et du tracé frontalier pour une protection poussée de l'économie nationale du phénomène de la contrebande dont les préjudices ne sont pas à présenter. Ferhat Bendifallah note à cet effet l'urgence de faire développer les régions frontalières en créant des zones d'activités économiques à même d'éviter aux populations de sombrer dans la contrebande. Ce député RND propose, pour ce faire, la création d'un fonds spécial pour le développement des zones frontalières à l'instar des fonds destinés aux hauts-plateaux et au grand Sud, déjà sur pied. Les autres députés RND qui sont intervenus affirment dans le même esprit qu'une application efficace du programme quinquennal 2010-2014, doté de 286 milliards de dollars (soit plus de 21.000 milliards de Da), permettrait au pays un essor sur tous les fronts : «L'Algérie pourra, à travers une gestion rationnelle, se débarrasser de sa dépendance des hydrocarbures et d'édifier une économie solide et diversifiée». Mme Torkiya Iskander, du FLN s'est longuement attardée sur les actions du chef de l'Etat visant la concrétisation de projets «phare» à l'image de l'autoroute est-ouest. La députée du parti majoritaire, en terme de politique d'emploi, regrette le fait que la fonction publique soit le pourvoyeur d'emplois alors que le secteur économique en doit être le leader, a-t-elle souligné. Elle n'a pas omis, ainsi, d'émettre le vœu de voir de nouveaux dispositifs de création d'emplois mis sur pied. Le député du Parti des travailleurs, Mourad Mensour, a axé son intervention sur l'enseignement supérieur mettant en exergue les différents problèmes dont souffre la corporation universitaire : restauration, transport et hébergement. Il note sur sa lancée les problèmes d'orientation de bon nombre de nouveaux bacheliers et déplore la fermeture de la majorité des cités universitaire au cours de la période de rattrapage, septembre dernier. Pour ce qui est de l'encadrement, le député cite un déficit de plus de 50% pour parvenir aux normes internationales en la matière. Réitérant la position de son parti à l'égard du système LMD, il estime qu'il s'agit d'«un système importé qui ne correspond nullement à la réalité algérienne». Les députés du RCD ont étalé des paramètres devant expliquer leur position. Mohcen Belabbès compare, via des indicateurs macroéconomiques avancés, l'état actuel de l'économie nationale avec des pays voisins. Selon le RCD, la politique suivie jusqu'ici reste moins performante en matière d'attractivité d'investissements étrangers». Le Dr Tahar Besbès, député RCD et ancien syndicaliste (Snpsp) note, lui, l'absence de dialogue social. Il fera remarquer que «tous les programmes quinquennaux passés n'ont pas échappé aux scandales financiers».