En s'adressant aux partenaires sociaux (centrale syndicale et organisations patronales), en présence de ministres et d'experts en économie, le chef de l'Exécutif a évoqué plusieurs dossiers, notamment la relance économique, l'article 87 bis du code du travail, le plan quinquennal 2015-2019, le commerce informel, l'adhésion de l'Algérie à l'OMC. L'occasion a été également propice pour mettre l'accent sur les objectifs tracés dans le cadre de la relance économique. Une relance qui ne peut, affirme-t-il, se concrétiser sans la consolidation de la concertation et l'instauration de la confiance entre les différents partenaires. Il a affiché son engagement à « poursuivre sa quête de l'amélioration de la situation dans le cadre de la concertation et de la compréhension avec tous les acteurs et les partenaires socioéconomiques ». Tous les partenaires devront, a-t-il dit, conjuguer leurs efforts et créer des synergies pour « réussir la transition économique ». Une démarche « nécessaire ». « Il est nécessaire de dégager tous les moyens et surtout d'instaurer la confiance pour réussir la transition économique et œuvrer dès maintenant à semer les grains de la transition énergétique », a-t-il souligné, affirmant que la vision économique du gouvernement est « claire et transparente ». De ce fait, il a jugé que la critique sans fondement ne sert nullement l'économie nationale. Celle-ci est inscrite en faux des prévisions des alarmistes, selon lesquels l'Algérie va droit vers la crise. « Nous avons entendu dernièrement que le prix du pétrole est en baisse. Soyez rassurés, nous avons consulté des experts algériens et même étrangers en vue de tracer une démarche économique bien maîtrisée. Nous sommes prêts à discuter mais il faut dépasser ce pessimisme ambiant sur l'avenir de l'Algérie », a recommandé le Premier ministre avant d'ajouter que cette « critique est destructive ». A ses yeux, « l'Algérie ne va pas vers des horizons inconnus et son avenir n'est pas hypothéqué ». Sellal a fait observer que le gouvernement « est pessimiste en analyse mais optimiste en action ». « L'hypothèse optimiste repose sur des bases réalistes », a-t-il précisé. Son argument ? « Nous avons des richesses naturelles conventionnelles et non conventionnelles. » Sa méthode ? « Nous devons développer et booster la production, sortir progressivement de la dépendance aux hydrocarbures, comme nous devons poursuivre l'investissement dans les structures de base, encourager les entreprises publiques et privées et la production nationale et diversifier l'économie nationale ». « L'Algérie est sur le bon chemin de la croissance », a-t-il affirmé, soulignant que « la Banque d'Algérie est libre » dans ses analyses. Pour appuyer ses propos, le Premier ministre a rappelé que l'Algérie a gagné 20 points en matière d'amélioration du climat des affaires dans le classement international Doing Business, comme il s'est référé à l'appréciation du Fonds monétaire internationale (FMI), selon lequel, « les indicateurs macroéconomiques de l'Algérie sont bons ». Mieux, le Premier ministre affirme que « nous les (indicateurs macroéconomiques, ndlr) maîtrisons bien ». L'objectif tracé par le gouvernement est de relancer la croissance économique pour atteindre les 7% à l'horizon 2019. Pour y arriver, le gouvernement a pris en compte, a-t-il expliqué, toutes les prévisions sur les prix de pétrole durant les cinq prochaines années. « Que le baril soit à 70, 80 ou 90 dollars, nous avons émis toutes les hypothèses possibles comme nous avons consulté des experts étrangers ». Sellal a annoncé que le gouvernement va « encore faciliter et renforcer les crédits à l'économie », précisant que ces derniers ont, durant l'exercice 2013, progressé de 20% par rapport à 2012. Et d'ajouter dans le même cadre que « l'Algérie pourra compter sur ses recettes pétrolières dans le cadre de la relance économique ». Il a ainsi assuré que la production en hydrocarbures augmentera à partir de 2015. Sellal a, en outre, rappelé les efforts consentis dans le cadre de l'actuel programme quinquennal, notamment en matière de construction d'infrastructures de base. Il a informé que le gouvernement présentera à la fin de cette année ou au plus tard début 2015, le bilan de réalisation du programme d'investissement du programme quinquennal écoulé. Certes le gouvernement a assuré la transition économique « mais cela ne veut pas dire que nous allons vers l'ultralibéralisme. Nous devons construire une économie forte et diversifiée, une économie qui crée de la richesse et préserve l'aspect social », a indiqué le premier ministre. Sur sa lancée, le Premier ministre a fait savoir que 30% du produit intérieur brut (PIB) est consacré annuellement aux transferts sociaux. « Nous réservons annuellement une enveloppe financière de 60 milliards de dollars aux transferts sociaux, ce qui représente le budget de plusieurs pays. » Et d'ajouter : « nous nous référons toujours aux principes de Novembre. » Sellal a insisté sur une distribution « équitable des richesses et qui devra profiter à tous les citoyens ». Dans ce cadre, il a affirmé que la politique de subvention pour des produits de large consommation est maintenue. Dans le cadre de la révision du code des investissements, le Premier ministre a annoncé des mesures pour améliorer le climat des affaires et booster les investissements. « Nous œuvrons actuellement à l'amélioration du code des investissements en assurant plus d'avantages et limitant les blocages mais sans pour autant toucher aux grands principes sur l'investissement », a-t-il indiqué, tout en insistant sur le fait que la règle 49/51 ne sera pas remise en cause. « Le gouvernement n'abandonnera pas ce principe », a-t-il soutenu. Mais au-delà de tous ces projets, Sellal a insisté sur la nécessité d'investir dans le développement de la ressource humaine. Selon lui, « la vision économique, particulièrement industrielle, devra être basée sur la valorisation de la recherche, de la connaissance et de la découverte scientifique ». Il est temps, a-t-il dit, de prendre en charge les universitaires et de créer des passerelles entre l'université et les entreprises économiques. L'entrepreneuriat, créateur d'emploi et de richesse, doit être encouragé, a-t-il souligné. « Nous allons, de plus en plus, soutenir les jeunes diplômés, notamment ceux qui investissent dans l'économie du savoir à travers la création de start-up », a-t-il ajouté. Evoquant le dispositif d'aide à la création d'entreprises, notamment l'Ansej, il a démenti tout refus de remboursement des prêts bancaires par les bénéficiaires. « Le président de l'Association des banques et établissements financiers vous le confirmera », a-t-il soutenu.