La solution politique mobilise la communauté internationale au chevet de la Libye, malade de l'instabilité endémique et de la guerre des milices, plus que jamais improductive et génératrice de chaos. Elle s'impose impérativement en ultime recours, aux antipodes des adeptes d'une nouvelle intervention militaire dont il est loisible de concevoir les conséquences désastreuses sur la sécurité et la stabilité sur l'ensemble maghrébin, sahélien et méditerranéen. A cet effet, l'Onu s'invite à promouvoir un dialogue inclusif et porteur d'espoir de paix. La mission de l'ONU en Libye (UNSMIL) a proposé, hier, la tenue, le 29 septembre, d'une première réunion en Libye entre des délégations représentatives des différentes parties du conflit pour mettre fin aux divisions et aux violences qui minent la transition, compromise par l'existence d'un gouvernement bicéphale. Les fondements du dialogue national reposent, notamment, sur la « légitimité des institutions élues », détenues par la Chambre des représentants issue des élections du 25 juin, le rejet du terrorisme et le respect des droits de l'Homme. Pour sortir de l'impasse politico-institutionnelle, il est envisagé un accord sur le règlement intérieur du parlement élu et « d'autres questions liées à la gouvernance » pour garantir la passation du pouvoir entre le Congrès général national (CGN, le parlement sortant) et la Chambre des représentants internationalement reconnue, boycottée par les milices islamistes de Fajr Libya, victorieuse de la bataille de l'aéroport arrachée des mains des brigades rivales de Zenten et de leur allié de Misrata. Dans l'agenda international, la question libyenne occupe une place de choix, validée par l'effet d'annonce du secrétaire d'Etat, John Kerry, évoquant, lors de sa rencontre avec son homologue algérien, Ramtane Lamamra, la tenue d'une « réunion restreinte » sur la Libye à New York. Au « centre de l'action diplomatique » de l'Algérie, acquise à la promotion des valeurs de solidarité, de stabilité et de paix, une éventuelle médiation algérienne a été explicitée par le ministre algérien des Affaires étrangères prêt contributer à la « solution à d'autres questions au-delà de nos frontières ». En recevant, le 15 septembre, le ministre d'Etat portugais, Rui Chancerelle de Machete, il a affirmé clairement que « si les Libyens estiment que l'Algérie est le lieu qui convient pour se réunir et amorcer un processus réunificateur dans le cadre d'une réconciliation nationale, alors l'Algérie est favorable à cette démarche ». En partenaire majeur, voué à une exportation de la stabilité dans la région, l'Algérie répond aux exigences de l'Onu pleinement convaincue du « rôle de médiation pour la stabilisation et la paix dans la région, notamment en Libye, au Mali et au Sahel », réaffirmée à New York par le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, lors d'un entretien avec Ramtane Lamamra auquel ont pris part de hauts responsables des Nations unies. Lueur d'espoir dans le long tunnel des incertitudes libyennes ?