Le problème de la traduction littéraire est entré dans le débat. Les acteurs de cette bataille lexico linguistique se sont croisés le verbe pour faire lumière sur les secrets de l'interprétation et la traduction. Lorsque une œuvre littéraire est soumise à traduction, l'auteur doit obligatoirement connaître les subtilités de la langue de laquelle et vers laquelle on traduit. Cette règle d'or n'a toujours pas trouvé d'auteurs pour mener à bien cette médiation. Pour ce faire, il demeure nécessaire de scruter le champ lexical pour passer du dialecte à la langue vivante. «Les idiomes ne sont pas traduisibles. Il faut trouver l'équivalent tout en insistant sur le fait qu'il faut garder l'émotion esthétique de l'œuvre originale. Selon l'avis des critiques littéraires présents à ce Salon international du livre il y a très peu d'œuvres traduites à cause du très grand nombre de dialectes. June Dahy, directrice du département de langue arabe à l'université de Copenhague (Danemark), et traductrice de l'arabe vers le danois de l'œuvre du poète palestinien Mahmoud Derwich, a parlé de son expérience de traduction de l'ouvrage de Waciny Laredj intitulé «La maison andalouse». «Déjà sa lecture en arabe est un vrai plaisir. J'ai aussi choisi cette œuvre pour des raisons culturelles et littéraires», a confié June Dahy, qui a noté qu'il y a «très peu» de traduction de livres de l'arabe vers le danois. «La littérature arabe n'est pas beaucoup traduite au Danemark et quand une œuvre est traduite, son tirage ne dépasse pas les 1000 à 1500 exemplaires», a-t-elle regretté, mettant en exergue l'importance de la traduction des œuvres littéraires car ces dernières «parlent de l'humanité». La sémantique de la traduction doit refléter l'esprit de l'auteur pour ainsi respecter la charge émotionnelle de l'œuvre. Car deux langues n'ont pas les mêmes approches, ni les mêmes concepts pour trouver les tournures de phrases ou exprimer la réalité. Il y a aussi des onomatopées qui ne peuvent pas être transcrites au texte d'origine et ce, pour des raisons purement esthétiques. En somme, «la traduction doit respecter le côté esthétique de l'œuvre originale», a souligné, de son côté, Francesco Leggio, universitaire et traducteur italien, qui a posé le problème des approches dans la traduction et mis en garde contre la traduction intégrale. «Quelquefois, les marges sont obligatoires pour expliquer une expression», a-t-il indiqué, estimant, également, qu'on ne doit pas, au cours de la traduction, sauter des passages ou des expressions car s'avérant très délicats à traduire.