L'envoyé spécial des Nations unies pour la Syrie, Staffan de Mistura, s'est entretenu jeudi à Beyrouth, avec le numéro deux du Hezbollah, Naïm Qassem, rencontre inédite entre un émissaire de l'ONU et ce parti libanais depuis le début du conflit syrien il y a plus de trois ans. Ses prédécesseurs Lakhdar Brahimi et Kofi Annan n'avaient jamais rencontré le Hezbollah. « Cheikh Naïm Qassem a souhaité à Mistura de réussir dans sa mission, estimant qu'il n'y a pas d'autre solution que politique », a indiqué le Hezbollah dans un communiqué. « Les puissances internationales et régionales ont perdu trois ans et demi, durant lesquels les Syriens ont été massacrés et contraints de quitter leurs maisons. Seule une solution politique peut sauver la Syrie, son peuple et tout le monde devra faire des concessions douloureuses pour y parvenir », a dit cheikh Qassem, selon le texte rapportant que Mistura a affirmé que cette rencontre s'inscrivait dans le cadre des consultations en vue de parvenir à une solution dans la région et surtout en Syrie. L'envoyé spécial des Nations unies pour la Syrie a également rencontré le ministre libanais des Affaires étrangères, Gebran Bassil. « Le conflit en Syrie n'est malheureusement pas encore réglé, et c'est pour cela que nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour faire avancer un processus politique. Nous le savons, aucune bataille ne peut être gagnée, il n'y a pas de victoire ou de défaite militaire en Syrie, seulement un processus politique », a-t-il déclaré à l'issue de la rencontre. Le gouvernement libanais se rapproche, de son côté, de l'Iran proche du Hezbollah. Le ministre de la Défense Samir Moukbel s'est rendu, hier, à Téhéran pour discuter d'un don d'armes promis, en septembre, par le secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale iranienne, Ali Shamkhani. « Il va à Téhéran à la tête d'une délégation de sept officiers de l'état-major pour discuter de la nature du don mais aucune signature n'est prévue car Beyrouth doit examiner si l'arsenal proposé par l'Iran est compatible avec celui dont dispose le Liban et qui est d'origine française, américaine et russe », indiqué jeudi une source ministérielle. Le camp politique libanais hostile au Hezbollah et à l'Iran s'oppose par ailleurs à ce don, arguant que les résolutions 1747 et 1929 du Conseil de sécurité concernant l'embargo sur les armes iraniennes créeraient un problème pour le Liban avec la communauté internationale.