La mise en place du SIG, qui constitue une banque de données nationale informatisée, servira de base à la gestion opérationnelle.Malgré l'importance de ce système, le SIG demeure « très peu développé en Algérie », ont estimé des experts. La DGPC a pris la décision de la mise en place de ce système, suite au séisme qui a frappé la wilaya de Boumerdès en 2003, qui a causé 5.000 m2 de dégâts. Les sapeurs pompiers algériens ont fait appel à des experts français qui leur ont fourni des images satellite ayant permis une catographie des dégâts et le redéploiement des secours. « La dernière victime a été repêchée le 9e jour de la catastrophe », a expliqué le chef de la cellule du SIG à la DGPC, le capitaine Keffous M'rizek. L'officier a souligné que « lors d'une catastrophe majeure, il est nécessaire de connaître rapidement l'importance et l'étendue des dégâts pour assurer une intervention rapide et efficace ». Face à cette situation, le DGPC, le colonel Mustapha Lehbiri, a accordé un intérêt particulier à ce système par le lancement de deux cycles de formation, consacrés à l'évaluation, en mars 2009, menés au niveau du centre SIG du DGPC, par un expert français, l'un devant déterminer les actions de formation à entreprendre et la nature du matériel à acquérir, l'autre concerne la formation de 8 officiers spécialisés de la DGPC, concrétisée par des experts en la matière appartenant au centre de formation SIG de l'école d'application de la sécurité civile française. A l'issue de cette seconde phase, deux GPS permettant l'élaboration de cartographie numérisée ont été acquis. Cette étape a permis d'évaluer les besoins des utilisateurs visés et a fait ressortir les priorités de traitement. « Actuellement, la cellule est composée de 12 ingénieurs pluridisciplines dont cinq ont été formés en Algérie et en France. Il existe un ingénieur formé en SIG dans chaque direction de wilaya de la Protection civile », a précisé le responsable du SIG. De ce fait, le séisme de Boumerdès était à l'origine de la première utilisation par la Protection civile de l'imagerie satellitaire dans l'évaluation des dégâts, le redéploiement des moyens d'intervention et la sectorisation de la zone endommagée », a souligné le directeur de l'organisation et de la coordination des secours (DOCS), le colonel Mohamed Khellaf, qui a considéré cette catastrophe comme « étant un cas d'école pour les acteurs de la gestion de crise en Algérie par la richesse des enseignements tirés de cette catastrophe nationale ». En effet, la DGPC a procédé à la formation d'équipes spécialisées et l'acquisition de nouveaux moyens d'intervention ainsi que la réadaptation des plans de secours. Ce système assure la coordination des secours, ce qui fait gagner un temps précieux aux sauveteurs en cas de catastrophes majeures. La cellule du SIG, mise en place, est chargée de l'orientation des interventions. Elle optimise les résultats des sapeurs pompiers en mission de sauvetage. En premier lieu, la cellule du SIG a lancé un projet pilote qui constituait l'élaboration d'une carte télématique de la zone industrielle de Rouïba, portant sur le risque industriel, une base de données a été également mise en place sur la zone de Oued Smar et une autre sur la commune de Hussein-Dey. Les ingénieurs du SIG ont réussi, à la fin de l'année 2009, la réalisation de cartes thématiques dans 40 wilayas et la mise en place de ce système dans 48 wilayas. Un SIG national pour « motiver » les autres secteurs Parmi les perspectives de la cellule du SIG, la réalisation d'une plateforme nationale de ce système. Le SIG de la PC est un SIG national. Il existe une plateforme cartographique qui s'est construite au fur et à mesure de l'émergence des systèmes d'information, pour répondre aux besoins de cartographie statistique de la géo-localisation des lieux d'intervention et des véhicules, la cartographie statistique opérationnelle, la cartographie de l'organisation territoriale des unités et des effectifs de chaque région. « On envisage la mise en place d'un SIG wilaya, bien détaillé », a rapporté le capitaine Keffous. Ainsi, à l'exception du ministère de la Défense et l'Agence nationale des autoroutes, des ministères ne sont pas encore dotés de ce système, malgré son importance et son utilité, notamment pour la surveillance des barrages, l'aménagement urbain, la lutte contre les feux de forêt et autres. Consciente de cette situation, la DGPC a pris en charge la mise en place de cartes télématiques de plusieurs secteurs. Actuellement, huit wilayas sont dotées d'un SIG national plus détaillé et précis. Le capitaine a résumé l'outil en « l'utilisation des ressources cartographiées de manière informatique. Les solutions proposées par la DGPC sont destinées aussi bien au corps de la Protection civile pour l'aider à faire face aux risques, notamment les feux de forêt, qu'aux services chargés de l'hydraulique, l'agriculture, la voirie, le réseau routier, la gestion forestière, la santé publique, la surveillance des barrages, les travaux publics et l'aménagement urbain », a-t-il précisé. La mission n'est pas facile, elle demande du temps et des efforts, du fait qu'il faut consulter le plan cadastral, définir des politiques d'urbanisme, gérer les transports publics, les réseaux de routes, d'eau, d'assainissement... « L'Atlas », un autre outil innovant Le SIG est un incontournable outil d'orientation dans la mise en place et l'exploitation du schéma en question. Nous avons également visité le CENAC, la structure chargée de l'exploitation de ce schéma et, par conséquent, de la mise en œuvre de l'organisation et de la coordination des opérations de secours. Le CENAC a également bénéficié d'une attention particulière dans le cadre des accords, matérialisés par un ensemble d'initiatives et mesures visant le renforcement de ses capacités grâce à l'initiation de formation spécialisée. En outre, les ingénieurs du SIG ont procédé à la mise en place de « l'Atlas » qui constitue une carte générale montrant l'emplacement des infrastructures clés (routes, voies ferrées, barrages, aéroports...). Il contient également une série de cartes. « C'est un outil innovant de prise de décision et de gestion dans les domaines de la prévention et de la préparation », a fait savoir l'officier. Des « Atlas » concernant seulement les unités de la Protection civile sont en cours de finalisation. Ces cartes permettent le redéploiement de l'effectif et l'implantation des unités et des postes de la Protection civile. La cellule est dotée de matériel sophistiqué et spécifique « la DGPC a mis le paquet pour fournir les moyens à cette structure », a affirmé l'officier. Le matériel essentiel : un GPS pour stocker les données. Des officiers sont toujours sur le terrain, dans le cadre de cette mission, d'autant qu'elle concerne plusieurs secteurs. En outre, la cellule du SIG a récemment fait appel à un pilote de l'Unité aérienne de la Protection civile. « Sa mission consiste en la mise en place d'une cartographie des stades du territoire national, pour la géo-localisation de ces structures, ce qui permettra une intervention efficace », a-t-il conclu.
