Une ambiance fulgurante a régné durant le festival culturel international de danse contemporaine grâce aux interprétations, notamment celles des Chinois qui ont séduit d'emblée. Chacun des danseurs a essayé de se surpasser. Des moments d'un échange incroyable. Yam-Ka-Ni, en langue nationale moore « La sagesse est partout », a ouvert le bal. C'est une jeune compagnie qui, dans un cadre associatif, regroupe chorégraphes, danseurs, musiciens... animée par le danseur chorégraphe Nikiema Boukaré (Louba). Auteur de divers ballets et clips vidéo, il a, notamment, contribué à la chorégraphie des spectacles d'ouverture et de clôture du Fespaco en 2009. Dans un mariage subtil entre tradition et contemporanéité, « Yam-Ka-Ni » propose des chorégraphies originales. Elle compte, à son actif, plusieurs créations, « Sootogo » (l'amertume), « Feretani » et pour la plus récente « Macardey » qu'elle a présentée en compétition au festival d'Alger. Ce spectacle, alliant musique, chant et danse, raconte la vie d'un enfant des rues. Emmené par deux danseurs ( Louba et Moumouni junior cadet), deux musiciens traditionnels (Amadou Dembele et Sissao Daouda) et la chanteuse Sali Sanou, le spectacle se veut un questionnement sur le terrible quotidien de ces enfants et de leur devenir . La compagnie grecque de danse, Prosxima Dance company, créée en 1996, a pris le relais. Ses danseurs ont été formés au « Laban centre pour le mouvement et la danse » de Londres, où ils ont débuté leur carrière avec de petites productions. Ce groupe fonctionnait, à l'origine, comme un collectif dont le partage des rôles artistiques et de production se faisait dans le respect de la liberté et des objectifs de ses membres. Dix ans plus tard, ils n'ont pas dérogé à leurs principes. Ces dernières années, le profil artistique de Prosxima s'appuie sur les recherches de Maria Koliopoulou relatives au corps, perçu comme porteur d'un message vivant. Cette formation a présenté une nouvelle production « A solo for an harp, a woman and a deer », un voyage à travers les personnages féminins de la mythologie grecque et la façon dont le corps peut se révéler en chacun d'eux. Vint le tour des Chinois qui ont évolué avec un sans-faute. Considéré comme l'un des meilleurs établissements pour l'enseignement supérieur de la danse, la « Dance college of Shangaï theatre academy » a été créée en 1999 pour favoriser l'éclosion de véritables talents. Dispensant des formations en ballet, danse de salon, danse classique chinoise, danse folklorique, chorégraphie et accompagnement musical de la danse, cette institution accorde une place de choix à l'enseignement d'excellence. Ses élèves se sont adjugés les plus prestigieuses distinctions dont le concours de danse « Taoli Cup », « The Helsinki international ballet compétition » et le festival de danse de Blackpool. La troupe continue son ascension grâce au talent de ses danseurs et de chorégraphes de haut niveau dont le jeune fougueux Dong Jie. Son parcours est auréolé de prix qui impulsent sa compagnie à chercher toujours plus loin la perfection dans le mouvement et la profondeur dans le message. Chaque soir, le festival programme une troupe nationale de danse contemporaine. Pour cette soirée, ce fut « Dream Team ». Elle a su convaincre les plus austères. Son répertoire comporte de nombreuses créations artistiques qui racontent la jeunesse et de ses conditions socioéconomiques. Des aspirations et un espoir ravivés dans un mouvement artistique. La troupe se distingue par ses ensembles corporels bien étudiés et des messages porteurs d'amour, de paix et de liberté. Les quatre danseurs (Sarah, Ryma, Lamia et Yasmine) ont séduit, sans forcer, avec le spectacle « Qu'il pleuve ! ». Création de quinze minutes, elle se veut une représentation gracieuse des différentes émotions humaines au contact de ce phénomène naturel et grandiose qu'est la pluie.