« J'appelle les Algériens à la solidarité et à une plus forte confiance entre le gouvernement et les gouvernés pour traverser cette conjoncture », a déclaré le Premier ministre à l'issue de l'inauguration de la 23e édition de la foire de la production nationale qui se déroule du 23 au 30 décembre au Palais des expositions, des Pins-Maritimes, à Alger. Sellal a saisi l'occasion pour donner plus de détails sur les décisions prises, avant-hier, lors de la réunion restreinte présidée par le président Bouteflika afin de faire face à la chute des prix du pétrole. « Je suis venu inaugurer le salon de la production nationale au lendemain d'une réunion d'une extrême importance avec le président de la République sur la situation économique du pays en raison de la fluctuation des prix du pétrole », a-t-il dit. « Ce qui est certain, c'est que l'Algérie n'est pas dans une situation difficile. Nous ne sommes pas du tout dans la difficulté grâce aux réalisations énormes du président de la République durant les années 2000 et qui ont fait que l'Algérie n'est pas un pays endetté. Ce n'est pas la même conjoncture que celle de 1886. Aussi, nous avons des réserves de change qui nous permettent de fonctionner jusqu'à quatre années sans difficultés. Nous avons aussi d'autres capacités », a-t-il rassuré. Toutes ces performances ont permis au gouvernement d'élaborer une politique claire et de prendre des mesures bien étudiées. « Nous avons envisagé plusieurs hypothèses dont un prix de pétrole à 50, 60, 70 et 90 dollars », a souligné Sellal. « Nous savons que la crise ne sera pas résolue dans le court terme, mais nous avons pris toutes les mesures pour appliquer le programme du gouvernement notamment en ce qui concerne les aspects sociaux. Nous allons donc poursuivre ces investissements selon la cadence annoncée dans le programme quinquennal 2015-2019 », a-t-il affirmé. Ainsi, l'Etat poursuivra son soutien aux produits de première nécessité. « Nous allons poursuivre le soutien des produits de première nécessité et examiné l'évolution de la situation à l'occasion de la réunion trimestrielle de suivi », a indiqué le Premier ministre, qui conditionne « la poursuite de ce programme et de ces actions par la mise en place d'une politique d'économie de gestion ». « Dans le cadre de la bonne gouvernance, nous avons pris la décision de réduire les dépenses notamment celles qui concernent la gestion des administrations ». Il a annoncé, à ce sujet, le gel des recrutements dans la fonction publique en 2015. La réduction touchera aussi la réalisation des grands projets « qui peuvent attendre », comme le chemin de fer et le tramway. L'Etat a également décidé de se désister du financement de certains projets importants et de les confier aux banques. « L'Etat ne va pas prendre en charge sur son budget d'équipement certains grands projets qui seront financés par les banques », a ajouté Sellal, précisant qu'il s'agit « d'un changement de mode économique ». L'Algérie ne va pas, en outre, augmenter sa production d'hydrocarbures en 2015. « Cela ne veut pas dire que nous n'allons pas poursuivre nos efforts dans le secteur des hydrocarbures. En 2015, nous n'allons pas augmenter la production. Nous le ferons en 2016 grâce à la découverte de 120 puits de pétrole et de gaz qui vont entrer en exploitation dans deux ans », a-t-il souligné. Sellal a également annoncé le maintien de la règle 51-49 concernat l'investissement. Sur l'adhésion de l'Algérie à l'OMC, il a affirmé « la poursuite des négociations jusqu'à ce que l'accession soit favorable à l'Algérie ». Parallèlement à ces mesures, le gouvernement compte saisir cette situation « qui peut être de bon augure », pour aller progressivement vers le développement, la promotion et l'appui de la production et l'investissement hors hydrocarbures. « Nous avons entamé ce travail depuis plus d'une année et demie. Nous comptons le renforcer car nous sommes convaincus que la production, la création de richesse et d'emploi va se faire dans le secteur économique productif hors hydrocarbures », a relevé le Premier ministre. Le maintien des principales décisions économiques ne va pas se faire au détriment du confort des Algériens. « Nous allons avancer dans l'application des décisions prises mais sans toucher au développement économique et au confort des Algériens », a affirmé Sellal. « Les Algériens doivent apprendre à faire des économies. Ils doivent comprendre que nous n'allons pas toucher au processus de développement du pays et à leur niveau de vie mais il doit y avoir, en 2015, une forte solidarité et une confiance entre les Algériens, qui ne doivent pas être exigeants sur les questions salariales car nous devons être solidaires pour traverser cette conjoncture difficile notamment en matière de gestion ».