Annoncée comme une urgence, la réécriture des programmes scolaires est, d'après des syndicats, une priorité pour faire face aux carences et aux difficultés dans lesquelles se débat le secteur de l'enseignement. La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, en annonçant la réécriture des programmes scolaires dans le secondaire, a souligné qu'une réflexion sur une méthodologie démarrera à la fin de ce mois. Du côté des syndicats autonomes, c'est le soulagement car c'est aussi leur vœu, eux qui ont combattu pour, depuis plus d'une décennie. Pour le président du Conseil des lycées algériens (CLA), Idir Achour, cette décision vient à point nommé car les « manuels sont critiquables sur trois points. Il s'agit, en premier, de la qualité de l'ouvrage et du papier utilisé, du nombre d'erreurs, d'ordre scientifique, dans le contenu et de la non-adaptation de ce dernier à la culture algérienne ». Idir Achour estime qu'il y a réellement urgence, vu le retard accumulé dans ce sens, puisque 12 ans sont passés depuis la réforme, d'ailleurs critiquée, et de l'annonce des sollicitations de revoir les programmes. « J'espère que la ministre aura le courage de le faire et les moyens pour mener à bien cette mission », dira le premier responsable du CLA. Pour le président de l'Union nationale des professeurs de l'enseignement fondamental (UNPEF), Sadek Dziri, « l'annonce de la ministre fait suite aux travaux déjà lancés pour les cycles primaire et moyen et dont l'évaluation finale a été clôturée le 21 juillet 2014. Les conclusions des travaux ont été à l'origine de deux décisions. La première consiste en l'annulation de la deuxième session de l'examen de 5e année et la seconde est relative à la révision des manuels de 1re et 2e année primaire, et de la première année moyenne. Pour ce qui est du secondaire, nous sommes dans l'obligation de revoir les programmes et les manuels scolaires ». Selon notre interlocuteur, « cette révision permettra de revoir les manuels et leurs contenus qui ne sont pas inspirés de la culture algérienne. Ce sont des textes tirés de l'Internet, traduits et sans titre, sous prétexte de mondialisation. Les préceptes éducatifs qu'ils renferment sont loin de notre culture et étrangers à la personnalité algérienne. Pour ce qui est du programme, sa révision permet de créer une concordance avec la tranche horaire d'enseignement car l'actuel programme ne peut être finaliser en 32 semaines, d'où la nécessité d'une telle révision des programmes scolaires », a précisé Sadek Dziri. Cette satisfaction affichée par les deux syndicats est également exprimée par la Fédération nationale des associations des parents d'élèves. Son président, Hadj Delallou, estime « que c'est une urgence de lancer la réécriture des programmes scolaires et la réduction du programme qui reste long et lourd face à la tranche horaire d'enseignement ». Pour Hadj Delallou, cette révision est aussi une demande de la Fédération qui a « toujours appelé à l'allègement des cours et des programmes et la rectification des manuels scolaires qui comportent des erreurs monumentales sur les plans de la terminologie et de la mise en page. Le manuel est la base et l'accompagnateur de l'élève dans son cursus scolaire. Notre souhait est que ces décisions soient effectives.