Haïdar al-Abadi, le Premier ministre irakien, critique « la lenteur » du soutien de la coalition internationale à son armée qui est engagée dans une guerre contre Daech, un mouvement terroriste qui a pris l'an dernier le contrôle de larges pans du territoire de son pays et de la Syrie. « La coalition internationale, orchestrée par les Etats-Unis, est très lente dans ses aides et la formation de l'armée irakienne », déplore-t-il, au Caire, lors d'une rencontre avec la presse. « Durant ces deux dernières semaines, il y a eu une accélération », reconnaît-il. Toutefois, il presse la coalition d'« accélérer encore plus » son aide à l'armée irakienne. Selon la plupart des analystes, pour faire reculer Daech qui se fond parfois dans la population, l'engagement des opérations au sol est inévitable. Pour l'heure, les Occidentaux s'y refusent. Ils comptent sur l'armée irakienne qui malgré la présence des conseillers militaires américains, ne semble pas être prête. Au Caire, al-Abadi a discuté avec le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, de « propositions » irakiennes pour régler pacifiquement le conflit syrien. « Ces propositions, explique-t-il, visent à combler le vide qui va apparaître dans les régions qui auront été reprises à Daech », en assurant « une administration commune entre le gouvernement et l'opposition durant une période de transition ». Al-Abadi veut empêcher l'apparition de nouveaux groupes terroristes dans les régions qui auront été libérées. En France, les députés qui ont réalisé depuis l'attaque contre Charlie Hebdo que leur pays se trouve devant le terrorisme sur deux champs de bataille, interne et externe, donneront probablement aujourd'hui leur feu vert à la poursuite des frappes en Irak. « La guerre contre le terrorisme sur le territoire national commence en Irak », estime Christian Jacob, chef du groupe UMP. « Si on lève la pression des frappes aériennes, Daech reprendra sa guerre de conquête », met en garde Jean-Claude Allard, expert des questions de défense à l'Institut français des relations internationales.