L'Algérie compte 2.035 hémophiles, selon les chiffres avancés par la présidente de l'Association nationale des hémophiles (ANH), Latifa Lemhel, en marge du workshop sur la prophylaxie du sujet hémophile, tenu hier à Alger. Selon la même responsable, 30% des cas enregistrés sont sporadiques alors que les 70% autres sont héréditaires. « En moyenne, l'hémophilie toucherait 1 garçon sur 5.000 et une naissance sur 10.000 de par le monde », a-t-elle précisé. Quant à la prise en charge, elle a signalé qu'elle est assurée à 100% au niveau des structures hospitalières de la capitale. Ce n'est pas le cas ailleurs. « Un manque flagrant est toutefois enregistré à l'intérieur du pays où les malades sont transférés directement à Alger », a-t-elle déploré. Raison pour laquelle, elle a souhaité que chaque wilaya dispose d'une unité spécialisée pour que chaque patient puisse bénéficier des soins dans sa wilaya de résidence. Autre problème rencontré : la vaccination et la circoncision des garçons hémophiles. « Il serait ainsi préférable de permettre à une certaine catégorie d'hémophiles de bénéficier de soins à domicile », a-t-elle souligné. La volonté d'élaborer un programme national de soins préventifs pour les malades hémophiles s'est concrétisée par la signature, le 14 février 2013, à Alger, d'un mémorandum entre le ministère de la Santé et la Fédération mondiale des hémophiles (FMH). A cet effet, Tarfani, responsable au niveau de la Direction de la prévention au ministère de tutelle, a rappelé que la feuille de route tracée en commun porte sur deux priorités. La première est relative à l'amélioration des prestations de soins destinées aux hémophiles afin d'éviter les accidents hémorragiques répétés, sources de handicap. Quant à la seconde, elle porte sur l'amélioration de la qualité du diagnostic. Selon Tarfani, il est impératif de définir les modalités de mise en œuvre de la prophylaxie, c'est-à-dire du processus ayant pour but de prévenir l'apparition, la propagation ou l'aggravation de la maladie. A ce sujet, la professeure Meriem Belhani, chef du service hématologie du CHU de Beni Messous (Alger), a présenté le projet de protocole de prophylaxie primaire et secondaire en Algérie. Selon elle, sur 1.943 patients hémophiles recensés en 2013, 57% sont sévèrement atteints et un tiers est âgé de -16 ans dont 258 cas à Alger et 96 à Annaba. Pour le docteur El Assed Haffar, membre et modérateur à la Fédération mondiale de l'hémophilie (FMH), l'expérience algérienne est très sollicitée. « Cette rencontre nous permettra de nous réunir en session plénière et d'organiser des ateliers participatifs et interactifs dans le domaine de la prise en charge de l'hémophile en vue d'un échange d'expérience et de l'amélioration de la prise en charge », a-t-il indiqué. La FMH estime le nombre des hémophiles dans le monde à 400.000.