Comment booster l'économie nationale et limiter au maximum la facture des importations ? C'est cette question que le ministre du Commerce et le président du Forum des chefs d'entreprise (FCE) ont abordée, hier, au cours de leur entretien au siège du ministère. Objectif : définir les modalités pouvant soutenir les entreprises algériennes à s'imposer sur le marché national avec un produit de qualité et concurrentiel. En attendant, le ministère compte lancer une campagne de sensibilisation pour inciter les citoyens à soutenir le produit national. Pour Amara Benyounès, il n'est pas possible d'interdire les importations avant de s'assurer de la capacité de nos entreprises à répondre aux besoins du marché national, quantitativement et qualitativement. « Notre objectif est de booster l'économie nationale et il est grand temps que chacun prenne ses responsabilités. C'est une affaire nationale qui concerne tout le monde. L'Etat est là pour aider et soutenir les entreprises algériennes à s'adapter aux exigences du commerce international, mais il est aussi du devoir des patrons d'entreprise de relever le défi », a déclaré le ministre à l'issue de cette rencontre. Le ministre affirme que cette réunion sera suivie par d'autres qui devraient regrouper les associations patronales et les syndicats afin de discuter et d'examiner les propositions dans ce sens pour les présenter au Premier ministre. Pour Benyounès, trois conditions devraient être réunies pour que les entreprises économiques soient au niveau standard : assurer une qualité qui se rapproche au moins de celle de l'importation, un prix abordable et un produit en quantité qui couvre les besoins du marché national. Benyounès a rappelé que l'opération consommer algérien coïncide avec la rencontre avec les représentants de l'Union européenne cette année pour faire le point sur l'adhésion de l'Algérie au marché de libre échange. Au sujet de la grande zone arabe de libre échange, le ministre a confirmé l'établissement d'une liste de 925 produits interdits à l'importation. « Il n'y a aucune intention des pouvoirs publics à limiter cette liste », a assuré Benyounès. Parallèlement, des avantages fiscaux, parafiscaux et douaniers seront accordés aux entreprises nationales pour les rendre plus compétitives sur le marché national. Pour le nouveau patron du FCE, Ali Haddad, le soutien de l'Etat à l'entreprise algérienne compte beaucoup dans cette période de chute des prix du pétrole. « Nous allons rencontrer tous les ministres afin d'évoquer et trouver des solutions auxquelles font face les entreprises nationales », a-t-il souligné, annonçant une rencontre avec le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, avant la fin du mois en cours.