La visite du président nigérien en Algérie est riche en enseignements. Outre la consolidation des relations bilatérales assises sur le socle d'une frontière commune longue de près de 1.000 km et des traditions de bon voisinage, la coopération sécuritaire s'est enrichie d'une vision commune actualisée. La teneur du communiqué commun qui a sanctionné cette visite de trois jours restitue les enjeux que présente la situation sécuritaire dans la région sahélo-saharienne. Et la solution de l'autodétermination pour le conflit du Sahara occidental. L'Algérie et le Niger déclarent apporter leur soutien au processus de Nouakchott visant à opérationnaliser l'architecture de paix et de sécurité dans la région du Sahel et notamment, au Mali et en Libye. Les présidents Abdelaziz Bouteflika et Mahamadou Issouffou et se sont félicités de la coopération prometteuse qui se développe dans le domaine sécuritaire, au niveau de la région du Sahel. En ce qui concerne le Mali, les deux chefs d'Etat sont satisfaits des efforts de la médiation internationale sous l'impulsion de l'Algérie en vue de parvenir à un règlement définitif de la crise qui préserve l'unité et l'intégrité territoriale de ce pays.En revanche, la situation en Libye inquiète les deux présidents qui ont tenu à exprimer leur « profonde préoccupation » face à la situation dans ce pays « qui menace la nation libyenne dans ses fondements ainsi que la stabilité et la sécurité dans la région ». Ils encouragent les parties libyennes à l'exception des groupes terroristes reconnus comme tels par les Nations unies de s'engager « loyalement » dans le dialogue initié par le représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU pour la Libye, Bernardino Léon. Et ce, en vue de parvenir à une solution politique « qui préserve l'unité, l'intégrité du territoire, la stabilité du pays et la cohésion de son peuple ». A propos de la lutte contre le terrorisme et le crime transnational organisé, les deux parties ont réaffirmé qu'« elle doit continuer de manière déterminée », au niveau de chaque pays, et en mettant à profit les potentialités offertes par la coopération régionale et internationale, dans le cadre de la stratégie des Nations unies de lutte contre le terrorisme. Dans ce cadre, il a été rappelé les décisions de l'Union africaine sur l'interdiction de paiement de rançons contre la libération d'otages. Non sans condamner cette pratique qui contribue au financement du terrorisme.Alger et Niamey partagent, d'autre part, leur lecture sur le conflit du Sahara occidental. Le communiqué commun met en relief le soutien des deux pays aux efforts de l'ONU en faveur de l'autodétermination du peuple sahraoui. « Abordant la question du Sahara occidental, les deux chefs d'Etat ont réaffirmé leur soutien aux efforts du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon et son envoyé spécial, Christopher Ross, visant à trouver une solution politique mutuellement acceptable qui pourvoie à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental, conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et de l'Assemblée générale des Nations unies », peut-on lire dans le communiqué conjoint.