Pour le moment, ils se regardent en chiens de faïence. Les violences meurtrières se sont étendues à l'est de l'Ukraine. Après Slaviansk, la ville d'Odessa a été touchée à son tour, alors que contrairement à l'est de l'Ukraine, la ville portuaire stratégique de la mer Noire, était restée calme depuis le renversement, en février, du gouvernement du président Victor Ianoukovitch. Une trentaine de personnes y auraient perdu la vie, en marge des affrontements, en raison d'un incendie qui serait d'origine criminelle. Tandis que l'Europe divisée sur cette question aux portes de ses frontières avec la Russie, menace de lancer la phase III des sanctions économiques, avec l'aval des Etats- Unis, Barack Obama se trouve face-à-face avec le rival d'hier. Lui et son homologue de Moscou s'observent en chiens de faïence, rappelant les décennies de la guerre froide. John Kerry a même raccroché son téléphone au nez de Sergueï Lavrov ! Le secrétaire d'Etat américain a reporté un entretien téléphonique prévu vendredi avec son homologue russe, au cours duquel le chef de la diplomatie russe souhaitait aborder la situation en Ukraine, a indiqué une source diplomatique russe, dénonçant une attitude "irresponsable" de la part des Etats-Unis. Selon cette source, citée par les agences de presse russes, la conversation devait porter sur la Syrie, mais la diplomatie russe avait demandé d'inscrire à l'ordre du jour la situation en Ukraine. Pour Moscou, Washington n'est pas intéressé par la recherche d'une issue à la situation explosive de l'Ukraine qui pourrait avoir des "conséquences imprévisibles", jouant le jeu des autorités au pouvoir à Kiev. Cette que cette fois, l'armée ukrainienne a lancé depuis vendredi une vaste opération militaire contre les villes de l'est frontalières avec la Russie et théâtre de manifestations pro-russes. Les combats font rage à Slaviansk. L'opération " antiterroriste" menée par l'armée ukrainienne dans les bastions rebelles pro-russes se poursuivra, a annoncé le ministre ukrainien de l'Intérieur, Arsen Avakov. Les Américains pour leur part, préparent activement des manœuvres militaires en Pologne qui seront prolongées dans les ex-satellites d'Europe centrale de l'URSS qui ont adhéré à l'Otan. Ces opérations constituent aux yeux des Russes un casus belli. Des dizaines de milliers de soldats russes sont massés près de la frontière ukrainienne. Le président intérimaire de l'Ukraine, Olexandre Tourtchinov, qui a déclaré que plusieurs insurgés avaient été tués ou blessés dans l'offensive, qui a mis en évidence la vulnérabilité de l'armée ukrainienne, affirme que la Russie s'apprête à envahir son territoire. Moscou nie ces allégations, mais le ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a prévenu que la Russie répliquerait aux attaques visant des intérêts ou des citoyens russes dans l'est de l'Ukraine. Quant à l'Union européenne prête selon la chancelière allemande Angela Merkel à lancer de nouvelles sanctions économiques contre Moscou, doit faire le constat de sa division. Les secteurs de l'énergie et des banques, deux des domaines qui ont le plus de chances d'être concernés par les sanctions, ne bénéficient pas encore du consensus bruxellois. Plusieurs entreprises européennes restent opposées à cette phase III même si la chancelière allemande a affirmé lors d'une conférence de presse commune à la Maison-Blanche avec le président américain Barack Obama, que l'UE était prête à se révolter contre l'ours russe. Néanmoins, Angela Merkel devait également s'aligner sur la position de son hôte Barack Obama qui a redit sa préférence pour une solution diplomatique à la crise en Ukraine. D. B Nom Adresse email