L'Algérie et l'Italie qui ont de « solides » relations, sont déterminées à renforcer la lutte contre la menace terroriste, notamment celle qui prévaut en Libye, ont affirmé dimanche dernier, à Alger Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, et Lapo Pistelli, vice-ministre italien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale. Dans un point de presse animé à l'issue des travaux de la réunion du groupe de contact algéro-italien de haut niveau sur la lutte contre le terrorisme, Pistelli a estimé que « l'Algérie et l'Italie sont capables de faire face à la menace terroriste de Daech. L'amitié algéro-italienne et leur coopération dans la lutte antiterroriste est plus forte que la menace terroriste », considérant que toute la région du Sahel est menacée par les trafics d'armes et de drogue. Messahel qui a souligné la nécessité d'« aller rapidement vers la stabilisation de la Libye » a relevé l'importance de la stabilité dans ce pays voisin pour la stabilité des pays du voisinage dont l'Algérie et l'Italie. « Il est vrai qu'il y a une menace terroriste qui pèse sur toute la région. Il est utile, important et urgent que des pays comme l'Algérie et l'Italie se rencontrent pour évaluer la menace et ses conséquences », a souligné Messahel, relevant qu'il est nécessaire de renforcer la lutte antiterroriste entre les deux pays. « La stabilisation de la Libye est un élément essentiel pour la stabilité des pays voisins, des pays du Sahel et, au-delà, vers la Méditerranée », a déclaré Messahel, notant que la « l'Algérie et l'Italie œuvrent ensemble pour une sortie de crise » de ce pays, en respectant la volonté des Libyens. Outre la lutte antiterroriste, les deux parties ont évoqué d'autres programmes « concrets » de coopération bilatérale, notamment la réunion de la commission mixte algéro-italienne prévue avant le mois de ramadhan. Lors de la réunion du groupe de contact de haut niveau, l'Algérie et l'Italie ont décidé d'intégrer à ce groupe des groupes sectoriels (défense, sécurité, intelligence,...) qui « doivent se rencontrer et repenser à la coopération, échanger nos expériences en matière de lutte antiterroriste ». « L'Italie a connu la lutte antiterroriste et nous avons aussi une grande expérience et nos bonnes pratiques que nous pouvons partager avec le partenaire italien », estime Messahel. Et d'ajouter : « les deux parties vont travailler ensemble non seulement sur un plan bilatéral mais aussi dans les foras internationaux dans l'axe de lutte contre le terrorisme ». Un gouvernement d'union cette semaine ? A Bruxelles, l'Union européenne a relancé, hier, le processus de dialogue politique mené par l'ONU qui se compose de 5 volets : politique, municipalités, sécurité, partis politiques et factions tribales. Elle a organisé une réunion de 34 maires et dirigeants locaux libyens. « La menace de Daech ne peut être confrontée que si tous les Libyens s'unissent contre elle. Les opérations militaires, y compris les dernières attaques contre plusieurs aéroports, risquent de mener à l'escalade des tensions à un moment où les dirigeants de la Libye sont engagés dans un processus de dialogue », déclare la chef de la politique étrangère de l'UE Federica Mogherini, estimant comme beaucoup d'observateurs que « les dirigeants municipaux, étant en première ligne en Libye, ont un rôle crucial à jouer en vue de mettre fin au conflit pour le bien de leurs populations ». « Il nous faut un processus mené par les Libyens, qu'ils s'unissent, cessent de se battre entre eux et combattent ensemble Daech », dit-elle précisant que cette « question est cruciale aussi pour les Européens ». Selon Pour Bernardino Leon, l'émissaire de l'ONU, « il existe une chance que nous puissions faire des progrès et avoir les premiers noms pour un gouvernement d'unité nationale cette semaine ».