Réunis à Charm El-Cheikh, station balnéaire du Sinaï égyptien, pour leur sommet annuel, les chefs d'Etat de la Ligue arabe se sont entendus sur le principe de créer une force multinationale arabe. Selon la résolution adoptée par le sommet, « le secrétaire général de la Ligue arabe, en coordination avec Abdel Fattah al-Sissi, a réitéré le président du sommet et d'Egypte, invitera une délégation de responsables sous la supervision des chefs d'état-major des pays membres, qui aura un mois pour étudier tous les aspects de cette force militaire conjointe et faire des recommandations sur ses procédures, ses mécanismes et son budget ». Si le secrétaire général de la Ligue arabe a évoqué à plusieurs reprises le « besoin pressant » d'une telle force sans jamais détailler ses objectifs, sa composition, le président égyptien, qui a réclamé à plusieurs reprises une action concertée des pays arabes et occidentaux en Libye face à la menace posée par les groupes islamistes armés, a levé un pan du voile samedi dernier quand il a réitéré le besoin de cette force conjointe qui interviendrait « à la demande des pays concernés ». « C'est pour faire face aux menaces sans précédent des groupes terroristes et aux conflits dans la région », dit-il. Abdelkader Bensalah, le représentant du président de la République à ce sommet, a appelé samedi dernier à la préservation de la sécurité arabe et mis en avant l'appel de l'Algérie à « soumettre l'initiative de création d'une force militaire arabe commune à un examen plus approfondi ». Outre cette force, les dirigeants arabes se sont entendus aussi sur la nécessité de préserver l'unité du Yémen et de respecter sa souveraineté et son indépendance. Dans une résolution sur le Yémen, ils ont réitéré leur soutien total aux actions militaires engagées par la coalition à la demande du président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi. Conformément au Traité de défense arabe commune, à la Charte de la Ligue arabe et à l'article 51 de la Charte des Nations unies, disent-ils, souhaitant que ces actions militaires « nécessaires » permettent de restaurer la paix et la stabilité au Yémen et de contrer les tentatives des milices houthies. Ces dernières ont été invitées à se retirer immédiatement de la capitale Sanaâ et des autres villes. La Ligue appelle à la tenue, dans les plus brefs délais, de la conférence proposée par le président yéménite en Arabie saoudite sous l'égide du CCG. Précision de Nabil Al Aarabi à l'endroit des milices houthies : l'opération menée actuellement par la coalition conduite par l'Arabie saoudite « durera jusqu'à leur reddition ». La Libye n'a pas été oubliée. Le sommet de Charm El-Cheikh a souligné l'engagement des dirigeants arabes en faveur de l'unité, de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de la Libye, de la non-ingérence dans ses affaires intérieures, du dialogue inclusif entre les forces politiques qui rejettent la violence et l'extrémisme et du processus politique sous l'égide de l'envoyé de l'ONU en Libye. Dans la Déclaration finale, les dirigeants arabes ont appelé la communauté internationale à soutenir les efforts de leurs pays dans la lutte antiterroriste et à prendre les mesures nécessaires pour tarir les sources de financement du terrorisme. ls ont en outre souligné la nécessité de coordonner les efforts internationaux et arabes dans ce domaine par l'échange de renseignements sécuritaires, l'entraide judiciaire et la coordination militaire. La déclaration qui a réaffirmé le caractère central de la cause palestinienne et le droit du peuple palestinien à recouvrer tous ces droits légitimes et immuables dans toutes les résolutions de la légalité internationale conformément à l'initiative arabe de paix, a, en outre, passé en revue la situation en Irak et en Syrie mettant en garde contre les conséquences de ces développements sur la stabilité et l'unité de ces pays et ceux de toute la région. Le texte souligne la nécessité de faire du Proche-Orient une région exempte d'armes nucléaires, outre l'impérative adhésion d'Israël à la convention de non-prolifération des armes nucléaires et l'ouverture de toutes les installations des pays de la région à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).