Visiblement, le syndicat national des chercheurs permanents (SNCP) et la Direction générale de la recherche scientifique et du développement technologique (DGRSDT) divergent sur l'approche à adopter pour améliorer les conditions socioprofessionnelles des chercheurs et le volume du déficit en ressource humaine qu'accuse cette catégorie. Selon la DGRSDT, l'Algérie compterait quelque 3.000 chercheurs permanents, soit 10% du nombre d'enseignants-chercheurs, alors que le SG du SNCP, le Dr Smati Zoghbi, a réduit ce nombre à 1.400. « La situation est critique dans la mesure où beaucoup d'universitaires semblent bouder les centres, les unités et les laboratoires de recherche. Pis quittent ces établissements spécialisés après quelques années d'exercice pour rejoindre d'autres organismes, notamment l'Université », a-t-il affirmé, hier, à Bousmaïl (Tipasa), en marge de l'ouverture des travaux de la session ordinaire du conseil national du SNCP. Le Dr Zoghbi impute ce déficit à la rigidité des procédures de passage d'un grade à un autre où des conditions draconiennes rendent la profession non attractive. C'est pour cette raison que le syndicat demande l'amendement du statut particulier du chercheur. « Les membres du conseil national débattront de la question et des propositions seront soumises, par la suite, à la tutelle. Notre objectif est de réunir toutes les conditions idoines, que ce soit sur le plan social ou professionnel, pour permettre au chercheur permanent de se consacrer entièrement à l'exercice de sa profession et la réalisation de ses projets », a tranché le SG du SNCP. Selon lui, la recherche est le moteur de tout développement. De ce fait, il estime que beaucoup d'efforts doivent être consentis pour que le chercheur assume pleinement son rôle dans la société et la sphère économique. « Le véritable investissement est dans la recherche. Les pouvoirs publics ont pu réaliser plusieurs programmes, notamment en matière d'équipements, reste désormais l'exploitation optimum des ressources humaines existantes », a précisé le responsable. Le directeur général de la DGRSDT, Hafidh Aourag, a assuré aux représentants du syndicat de la prise en considération des propositions qui seront soumises à la tutelle. Il s'agit, selon lui, de donner davantage de visibilité au chercheur, de valoriser ses travaux et surtout de l'impliquer pour qu'il soit un moteur dans le domaine de l'innovation. « D'ici à la fin 2016, la cartographie de la recherche, qui connaît actuellement un déséquilibre puisque la majorité des centres se trouvent à Alger, sera renforcée par 35 nouvelles structures de même rang implantées à travers tout le territoire national. Ces nouveaux centres permettront de créer 3.500 nouveaux postes de chercheur permanent », a annoncé le Pr Aourag. A ceux-ci s'ajouteront 27 plateaux techniques physicochimiques, 17 centres de calculs intensifs en informatique, 13 plateformes technologiques dans divers domaines, ainsi que d'autres structures dans le créneau d'aide au diagnostic dans le domaine de la santé.