A l'occasion de l'anniversaire du Printemps berbère, des partis politiques ont remis sur le tapis la question identitaire et ont affirmé, encore une fois, leur soutien à la constitutionnalisation de tamazight. Le FLN, par la voix de Saïd Bouhadja, membre du bureau politique en charge de la communication, a déclaré que la promotion de tamazight « sera à l'ordre du jour de la prochaine révision constitutionnelle ». « Tamazight a le droit au statut de langue officielle, d'autant que notre société a connu une mutation importante », indique-t-il, rappelant que le FLN a présenté des propositions dans ce sens. Bouhadja a considéré que le moment est opportun pour passer à l'acte, notamment sur le plan politique, même si sur les plans pratique et pédagogique, beaucoup reste à faire, selon lui, pour que cette langue soit enseignée et assimilée par chaque Algérien.Le chargé de la communication au parti Tadjamou Amel Al Djazaïr (TAJ), Nabil Yahiaoui, a indiqué, pour sa part, que cette question a été au centre de nombreuses luttes ayant mené à un débat constructif auquel TAJ a adhéré. « Les Algériens ont dépassé la période des débats idéologiques. Aujourd'hui, un consensus s'est dégagé autour de cette question identitaire. Preuve en est, la majorité des partis politiques ont proposé l'officialisation de tamazight dans le cadre de la révision de la loi fondamentale du pays. TAJ fait partie des formations ayant revendiqué la constitutionnalisation de cette langue », a-t-il souligné, saluant, par la même, « l'entente » des Algériens sur ce sujet. L'Etat a-t-il les moyens de sa politique en ce qui concerne cette question ? Yahiaoui a fait remarquer que l'officialisation de tamazight se fera à la faveur de la prochaine révision constitutionnelle. Seulement, poursuit-il, « il faudrait que la volonté politique soit suivie par des supports matériels et pédagogiques pour garantir la promotion de cette langue ». A ses yeux, il est important d'ouvrir un débat général en associant tous les Algériens concernant l'après-officialisation de cette langue en vue d'établir les mécanismes susceptibles de faciliter sa mise en application sur le terrain. Le président du Front pour la Justice et le développement (FJD), Abdallah Djaballah, quant à lui, campe toujours sur ses positions. « Je suis contre la promotion de tamazight comme langue officielle et contre le fait de l'imposer à tous les Algériens », a-t-il précisé. Côté technique, il s'est dit favorable à la promotion et l'enseignement de tamazight, mais à condition que cela se fasse « en caractères arabes ».Le PT a rappelé aussi sa position à l'occasion de ce 35e anniversaire du Printemps berbère en déclarant que tamazight doit être promue comme deuxième langue officielle dans la prochaine Constitution. Louisa Hanoune considère l'officialisation de tamazight comme une réalité nationale, non sans mettre l'accent sur son enseignement obligatoire à l'échelle nationale. Le FFS dira qu'il fait de tamazight une question centrale dans la lutte pour le recouvrement de l'identité nationale. « La reconnaissance officielle de la dimension amazigh de l'identité nationale est un acquis fondamental des luttes citoyennes, mais la lutte pour tamazight continue, et ce, par sa promotion en langue nationale et officielle et par l'élaboration et la mise en œuvre d'une véritable politique culturelle linguistique académique et pédagogique pour concrétiser dans les faits un pluralisme linguistique national de qualité », a déclaré son premier secrétaire, Mohamed Nebbou.