A Yasmina Khadra, on peut pardonner tellement de choses, rien que pour son immense talent de littérateur hors pair, connu et reconnu comme tel, par ses pairs ou non. Il est vrai que la cacophonie qui règne, depuis toujours, a-t-on envie de dire, dans le paysage littéraire, est telle qu'on ne saurait reprocher à l'écrivain brillantissime d'aller se faire lire sous des cieux plus cléments. Enfin, si cela relève réellement de la clémence. Ce qui n'est pas évident dans un pays où l'excommunication intellectuelle est presque un sport national. Au nom de la liberté d'expression qui plus est. Passons. Nul besoin ici, ni même l'envie, de décrire ce que nous n'avons jamais cessé de dénoncer. Autrement dit, ce bric-à-brac d'une nébuleuse littéraire nationale où déambule une bande de narcisses, paranos à qui mieux mieux, des pseudos écrivains, éditeurs, libraires, poètes, et on ne sait quoi encore, complètement déconnectés de leurs lecteurs, les cadets de leurs soucis, à proprement parler. De ces imposteurs, l'auteur à best-sellers, en a eu pour son grade. Mitraillé, canonné, flingué…le romancier en a vu de tous les griefs; «vulgaire plagiaire», «écrivaillon pirate», «plumitif à deux sous», «égotiste», «rouleur de mécanique»…On se croirait face à un apologiste du sionisme, ou devant l'héraut du nazisme, tellement l'aigreur, mue par une sordide jalouse, est de mise. Par qui ? Les partisans du «qui tue qui ?» qui n'en ont cure de mettre à mal, l'homme et sa notoriété ? Dieu que non ! Même si on ne lui pardonnerait jamais son soutien indéfectible à l'Armée algérienne par des écrivains célèbres craignant la mise au placard du fait de son succès planétaire ? Certains, comme Boudjedra, l'ont bien égratigné mais sans jamais aller aussi loin dans cette vindicte sans nom. De qui s'agit-il alors ? Rien qu'à y penser, et c'est déjà le haut cœur. Pas la peine de trop ratatiner sur une ribambelle de parasites, transformés, par la bêtise des hommes, en véritables féodaux de la maison littéraire algérienne, qu'ils gouvernent à coups de frics, de courbettes d'échines et de ragots... « L'écrivain Yasmina Khadra a reçu, jeudi dernier en Belgique, le prix «Campus de Cristal» 2010 de la Haute école de la Province de Liège. Cette distinction est décernée chaque année par cette prestigieuse école liégeoise à une personnalité du monde médiatique ou culturel» no comment.