En dehors de cette convention, je ne garantis rien », a indiqué, hier, le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aïssa, au forum de la Radio nationale. Le ministre entend fournir au hadji un lit aux Lieux Saints, une place dans le bus, un mufti pour répondre à ses questions et le remboursement de son argent en cas de perte. En outre, le repas sera gratuit et sa qualité contrôlée par un médecin. Des cadres de l'Office national du hadj et de la omra et ceux du tourisme veilleront également aux bonne conditions d'hébergement, a fait savoir le ministre. Les membres de la mission nationale du hadj sont, selon lui, sélectionnés sur la base des services fournis au pèlerin. A propos des fléaux sociaux qui gangrènent la société, comme la violence, la drogue, les meurtres, les viols, Mohamed Aïssa, qui impute ces maux « aux mutations sociales », compte engager une « révolution morale » pour combattre ces phénomènes. A propos des cas de pédophilie et autres dépassements commis dans l'enceinte de la mosquée, le ministre réfute les accusations à l'encontre des imams, précisant que les auteurs de ces crimes sont des intrus. Ce sont des personnes auxquelles les imams ont fait confiance pour enseigner le Coran en leur absence mais qui en ont abusé. Pour ce qui est de l'extrémisme religieux dont les auteurs mènent une guerre idéologique via internet et autres supports médiatiques pour embrigader la société, le ministre a estimé que ce phénomène est l'ennemi nouveau qui menace les valeurs morales et l'image de l'islam. « Il faut le combattre non pas avec les armes mais avec la science, la connaissance et le dialogue », a-t-il préconisé. Sur les prérogatives du mufti de la République, le ministre a rappelé que ce dernier fera partie d'une académie. Celle-ci sera composée des membres du Conseil scientifique, d'experts, de chercheurs et d'exégètes. Cette nouvelle institution sera présentée au gouvernement au mois de juin prochain. Le mufti émet son avis conformément au travail collégial des membres de l'académie. La méthode sur laquelle seront formés les muftis des 48 wilayas repose sur la connaissance, car « l'orientation religieuse doit être responsable », estime Mohamed Aïssa. Quant à la réforme de l'enseignement coranique, elle sera axé désormais sur de nouvelles méthodes didactiques. « Les écoles coraniques modèles allieront modernité et authenticité », a-t-il affirmé. A propos du fonds de la zakat, il a fait savoir que la carte nationale du démuni est actualisée chaque année à la veille du Ramadhan en coordination avec le ministère de la Solidarité nationale, les DAS et les APC ainsi que les commissions de mosquées qui travaillent en collaboration avec les représentants de quartiers et des scouts. 143 milliards de centimes ont été collectés en 2014 contre 11 milliards en 2003, date de la création du fonds de la zakat. 600.000 familles bénéficient, chaque année, de la zakat, pour une valeur de 10.000 DA en moyenne. En dix ans, entre 6.000 et 8.000 personnes ont bénéficié du crédit sans intérêt, pour une somme globale de 172 milliards. Mais la sensibilisation des riches pour placer leur zakat dans ce fonds reste faible et des efforts sont à faire dans ce domaine, selon le ministre.