Lors d'une réunion avec les secrétaires des bureaux de wilaya du centre, hier, à la salle El Mougar, le parti des Travailleurs a menacé d'actions sur la voie publique pour dire « non » au plan d'austérité envisagé, selon Louisa Hanoune, par le gouvernement comme solution de sortie de crise. Cette dernière a lancé un appel au président de la République pour « mettre un terme à cette anarchie qui menace la stabilité du pays » et de « rendre la parole au peuple dans le cadre du processus institutionnel ». Tout en appelant les jeunes, les travailleurs et les femmes à se « mobiliser » pour « assurer l'avenir du pays », elle a dénoncé « le transfert des richesses pour servir les intérêts des oligarchies. Cela menace le pluralisme politique, la liberté de la presse et la démocratie », a-t-elle dit. Elle s'en est ensuite pris au président du Forum de chefs d'entreprise. Elle a qualifié les déclarations de ce dernier qui aurait remis en cause la performance de l'université algérienne, de « scandaleuses ». Par ailleurs, elle a appelé le ministre de l'Enseignement supérieur à faire le bilan du système LMD et de présenter le nouveau plan de réforme de l'université. Louisa Hanoune a estimé que toutes les réformes engagées jusqu'à présent, particulièrement dans le secteur économique et dans l'enseignement supérieur, ont mené à l'échec. « Avec toutes les prérogatives accordées aux oligarchies, il faut s'attendre à un scénario similaire à celui de Khalifa », a-t-elle ajouté. Elle a par ailleurs dénoncé « les velléités de privatisation des entreprises publiques ». Louisa Hanoune a souligné que le PT est « un parti socialiste et fier de l'être et il n'a jamais retourné la veste. Personne ne peut nous complexer ». Tout en déplorant la décision de la révision de la taxe sur l'activité professionnelle, Hanoune estime nécessaire la révision à la hausse de la pension de retraite à plus de 5%, taux qu'elle qualifiera « de dérisoire ». Elle s'est interrogée aussi sur les raisons du retard dans l'application de l'abrogation de l'article 87 bis. « Les budgets ont été pourtant alloués dans la loi de finances pour 2015 », a-t-elle fait remarquer. « L'Etat doit veiller aussi à son application dans le secteur privé car il est inconcevable qu'un travailleur touche moins que le SNMG », a-t-elle conclu.