Selon le commissaire général du festival, Maâmar Ganna, qui s'exprimait, hier, lors d'une conférence de presse tenue au forum d'El Moudjahid, vingt-quatre candidats sélectionnés à l'issue des phases régionales qui se sont déroulées, les mois derniers, à l'est, au centre et à l'ouest du pays, disputeront, cinq jours durant, le titre final, sous l'œil d'un jury composé de grands interprètes et de spécialistes de ce patrimoine musical à l'image de Kamel Fardjallah, Mohamed Tobbal, Ahmed Bouziane...Ce jury aura pour tâche de remettre les prix estimés, pour le premier 500.000 DA, 300.000 DA pour le second et au troisième 150.000 DA. Le prix du jury a été tranché à 100.000 DA. De quoi encourager et mettre dans le bain de jeunes talents qui écument la scène du chaâbi aux quatre coins du pays, et ce, même si aucun jeune artiste n'a été retenu dans la région du sud, puisque, explique Ganna, aucune candidature n'a été signalée lors de la phase de présélection destinée aux artistes du Grand Sud, qui a eu lieu dans la wilaya de Bechar. Au-delà des considérations pécuniaires, c'est bel et bien le souci pédagogique et scientifique qui anime les responsables du festival. Pour ce faire, un programme riche en conférences thématiques, (la poésie melhoun, la rythmique..) des tables-rondes ainsi que des ateliers d'apprentissage portant notamment sur les techniques vocales, le chant et l'exécution, y est prévu. « Nous nous inscrivons dans une démarche scientifique qui vise à inculquer aux candidats les préceptes de la chanson chaâbi », soutient le commissaire général, rappelant que le jury sera intraitable sur les questions liées aux prestations des candidats lors de la finale (la tenue, la maîtrise du texte poétique, la maîtrise de l'instrument, de la voix...). Un livre, rassemblant une partie du corpus poétique, sera édité à cette occasion. Il sera remis gratuitement aux candidats. Joignant l'utile à l'agréable et dans le souci de perpétuer le lustre de ce rendez-vous important sur l'échiquier culturel du pays, qui se tient depuis 2006, une pléiade de grands noms du chaâbi et de la musique andalouse, tels que Abdelkader Chaou, Abdelkader Chercham, Lamia Maâdini, Nassima Chaâbane, accompagnera, sous l'égide d'un orchestre sous la houlette d'Abdelkrim Amimour, ces jeunes chouyoukh qui auront la lourde tâche de porter, un jour, le flambeau de ce vieux patrimoine musical qu'est le chaâbi.