Quatre de ses fans, Tarek Difli, Nardjess, Kamel Aziz et Abdelkader Chercham, ont animé la soirée, rehaussée par la présence du ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, du directeur de l'Onda, Sami Bencheikh El Hocine, Lahcène Moussaoui, l'ancien ministre et diplomate, et de plusieurs mélomanes. Juste après la cérémonie-hommage, le public, qui s'est déplacé nombreux, a eu droit à la projection d'un documentaire sur le parcours de ce grand virtuose du banjo de 95 printemps, écrit et réalisé par Abdelkader Bendamèche, chercheur spécialisé en musique chaâbi et président du Conseil national des arts et des lettres. Selon ce témoignage, Cheikh Namous est un véritable « témoin du siècle ». Il a accompagné quasiment tous ceux qui ont touché à la chanson depuis les années 1940 (El-Hadj M'rizek, El Hadj M'hamed El Anka, Guerrouabi, Boudjemaâ El-Ankis, Kamel Bourdib, Dahmane El-Harrachi et El-Hadj M'nouer, Amar El-Achab, les maîtres du chaâbi, et Slimane Azem, Cheikh El-Hasnaoui, Taleb Rabah, Kamel Hamadi, Cheikh Nordine, Hnifa, Cherifa, Akli Yahiatène, les pionniers de la chanson kabyle). Cheikh Namous, un surnom que lui a attribué son voisin, Mohamed Benyahia, a de la chance. Il n'en est pas à son premier hommage. En septembre 2010, la 5e édition du Festival de la chanson chaâbi lui a rendu les honneurs au TNA. Deux années après, la Maison de la culture de Tizi Ouzou a mis cette personnalité en valeur durant deux jours (20 et 21 mars 2012). Entre les deux hommages, l'Association des amis de la Rampe Louni-Arezki a organisé en son honneur un rendez-vous de reconnaissance à la salle Ibn Zeydoun. Cheikh Namous est né le 14 mai 1920 à La Casbah d'Alger où sa famille, originaire du village d'Afir à Dellys, s'est installée au début du XXe siècle. Il a décroché à l'école Sarouy son certificat d'études à l'école Rampe Louni-Arezki en 1933 et a rejoint le monde du travail comme livreur, receveur de bus et bagagiste à Air France, avant de s'offrir un vrai banjo, acheté à 400 francs, et entamer ainsi sa carrière artistique dans l'orchestre de Cheikh Sridek avant de rejoindre, en 1941 à Koléa, El Anka pour des cachets de 24 douros, et en 1951 il fera partie de l'orchestre de la musique kabyle à l'ancêtre de l'actuelle Chaîne II.