L'immobilisation du car-ferry a été justifiée par la non-conformité des canots de sauvetage aux normes de sécurité requises par la réglementation. Mais l'ENTMV a affirmé que le liner a subi tous les contrôles et aucune anomalie n'a été relevée par les contrôleurs maritimes internationaux, citant dans ce sens le rapport du bureau d'expertise maritime international. Les responsables de la compagnie nationale soulignent que l'affrètement du bateau ne souffre d'aucune anomalie. En outre, le car-ferry fabriqué au Japon en 1998 a été mis en circulation en 2008. « Le blocage du bateau au port de Marseille a fait subir un préjudice moral et financier à notre entreprise qui a raté plusieurs destinations en cette période de vacances », regrette un responsable à l'ENTMV. En effet, cette perturbation a provoqué la colère des voyageurs au port de Marseille qui s'apprêtaient à rejoindre Oran. Des familles, des femmes et des enfants en bas âge, venues des différentes régions de France, mais aussi d'autres pays d'Europe, y ont été bloquées. Le ministre des Transports, Boudjemaâ Telai, qui s'est impliqué personnellement dans la gestion de cette crise, a exigé la prise en charge des voyageurs par l'utilisation d'autres car-ferries pour les ramener à Alger tout en leur proposant également une indemnisation. Ainsi 1.031 passagers et 451 véhicules ont été transportés à bord du car-ferry Tariq Ibn Ziyad à travers les dessertes Marseille-Alger et Oran, avec 399 voyageurs et 146 véhicules, et Marseille-Oran avec 632 voyageurs et 146 véhicules. Pour les 63 passagers restés à Marseille, ils ont bénéficié d'une prise en charge (hôtel, restauration) durant trois jours. La même prise en charge a été assurée aux autres passagers qui ont été orientés vers Alicante (Espagne) pour prendre un autre navire. Mais l'ENTMV, qui ne veut pas divulguer le montant du préjudice financier provoqué par cette perturbation, compte entamer une procédure judiciaire pour demander des dédommagements pour tous les frais engagés durant l'immobilisation du car-ferry Elyros au port de Marseille. « Nous comptons également relever certaines zones d'ombre qui tournent autour du blocage du navire », précise le responsable ».