La wilaya de Tipasa n'est pas épargnée, à l'instar des autres régions du pays, par la caniculeLe mercure flambe ces derniers jours, à telle enseigne que la brise marine ne parvient plus à attendrir la chaleur qui s'abat lourdement sur le littoral. Bien que les villes de la wilaya connaissent, durant les premières heures de la journée, un semblant d'activité, elles replongent rapidement dans une sorte d'hibernation. « Déjà en temps normal, l'activité baisse sensiblement durant le mois sacré à partir de midi, pour ne reprendre qu'après la prière d'El Asr. Imaginez alors durant cette période caniculaire ! Les gens se font plus rares à partir de 11h », remarque un septuagénaire rencontré au centre-ville de Tipasa en compagnie de ses amis qui profitent de l'ombre d'un arbre des ultimes doses de fraîcheur de la matinée de ce mardi. A Hadjout, ville située en retrait du littoral, commence déjà à suffoquer dès 11h. Les éternels embouteillages, qui caractérisent à longueur d'année ses rues et venelles, se sont désengorgés sensiblement. Résultat : un formidable calme règne dans la cité. « On évite au maximum de mettre le nez dehors. Le cas contraire, on risque une insolation ou pire une déshydratation », prévient un épicier qui a équipé son magasin d'air conditionné. Comme lui, la majorité des commerçants de la ville en sont équipés. « Il m'arrive parfois, si ce n'est souvent, de faire des pauses dans les magasins, question de reprendre mon souffle avant de poursuivre mon chemin. Je n'ai pas le choix, car traverser la ville de bout en bout en cette période caniculaire et sans discontinuer, est plus qu'infernal », confie un retraité. A Koléa ou Ahmeur El Aïn, le thermomètre affiche allégrement plus de 40 degrés Celsius. « Mon épouse, qui est hypertendue, s'est évanouie alors qu'elle se rendait chez une parente. Son médecin traitant était formel. La cause de sa perte de connaissance est due à la canicule et à son entêtement à jeûner coûte que coûte », raconte un citoyen de Koléa. « Des instructions nous sont parvenues de la direction générale de la Protection civile, pour augmenter le degré de vigilance de nos équipes durant toute cette vague de canicule. Toutes les dispositions nécessaires ont été prises afin que nous intervenions rapidement en cas d'alerte », assure, pour sa part, le lieutenant Michalikh, chargé de communication au niveau de la direction de la Protection civile. Et d'ajouter : « Pour le moment, on ne recense aucun cas notable, ni victime causée par la canicule. Au demeurant, nous sommes, nuit et jour, mobilisés pour intervenir en cas de besoin. » « Je tire sincèrement chapeau aux fellahs qui bravent quotidiennement la chaleur étouffante pour poursuivre à son terme la campagne de moisson-battage », témoigne Kamel d'Ahmeur El Aïn, une localité réputée pour sa culture céréalière. A l'instar des agriculteurs, les gendarmes et les policiers investissent eux aussi le terrain pour veiller au grain.